Pour l’une des rares fois, les députés togolais ont en plénière mercredi à Lomé au Palais des Congrès, siège de l’Assemblée nationale voté très tôt la loi des finances, exercice 2018. Un vote possible grâce aux voix des députés d’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir puisque l’opposition parlementaire s’est abstenue. Ce budget consacré essentiellement à l’assainissement des finances publiques, à l’accélération de la croissance et la prise en charge de la demande sociale sera difficilement mobilisable à cause de la crise sociopolitique que traverse le Togo, prévient le ministre Sani Yaya de l’économie et des finances.
Alors qu’il s’équilibre en recettes et en dépenses à
1.321,9 milliards FCFA contre 1.227,4 milliards l’année dernière, le budget
exercice 2018 connait une augmentation de 7,7%.
Pour répondre aux besoins sociaux, le gouvernement
togolais décide de consacrer 44% du budget aux secteurs sociaux notamment
la santé, l’éducation et le développement socio-économique à la base afin
de relever les défis de la pauvreté surtout en milieu rural, le niveau du
chômage, le sous-emploi en particulier chez les jeunes afin de préserver
durablement la paix sociale et la cohésion nationale.
Pour Sani Yaya (Photo), ministre de l’économie et des
finances, le gouvernement entend utiliser de façon rationnelle les moyens mis à
sa disposition en observant rigoureusement les procédures budgétaires en
matière d’exécution des dépenses et de recouvrement des recettes afin d’éviter
l’accumulation des d'arriérés et les dérapages préjudiciables à la dynamique
engagée.
Aussi, il n’a pas manqué de souligner les éventuelles
difficultés que rencontrera le gouvernement dans la mobilisation des fonds pour
le budget puisque le pays est en crise sociopolitique.
« Le gouvernement en
appel à l’apaisement de la situation sociopolitique pour favoriser un climat propice
aux affaires et à l’investissement », a-t-il déclaré.
Une crise qui affecte dangereusement l’économie a fait
aussi observer Dama Dramani, le président de l’Assemblée nationale.
Tout en exhortant le Chef de l’État à poursuivre son
programme de développement social, Dama Dramani a invité les acteurs politiques
à œuvrer pour que le dialogue prévu pour une sortie ait lieu dans les jours
imminents.
« Les tergiversations et
les calculs politiciens ne sont pas de nature à favoriser la recherche du
consensus pour une sortie de crise honorable dans l’intérêt supérieur de la
nation », a souligné M. Dramani.
Edem KOAMI
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