Les
travaux d’aménagement du 4ème lac et d’assainissement des quartiers
périphériques de Lomé lancés le 26 avril 2016 par le chef de l’Etat dans le
cadre du Projet d’Aménagement Urbain au Togo, 2ème Partie (PAUT II) ont
du plomb dans l’aile, notamment en ce qui concerne le processus d’indemnisation
des personnes affectées par le projet.
Le gouvernement,
représenté par le comité interministériel d’indemnisation (CII), dans ses choix
stratégiques pour le développement du pays, précisément dans le domaine des
assainissements, envisage de construire, de réhabiliter, de renforcer, et
d’entretenir les ouvrages. Le résultat attendu est l’amélioration du cadre de
vie de la population.
C’est dans cette perspective
qu’il a initié, avec l’appui financier et technique de l’Union Européenne (UE)
et de l’Agence Française de Développement (AFD), dans le cadre du PAUT II, la
construction d’un quatrième lac et des ouvrages connexes. L’objectif de ces
travaux est d’assainir la zone Est de Lomé et les quartiers environnants.
Les études ont indiqué
que ces travaux affecteront les terrains et bâtis des riverains. C’est ainsi
que le gouvernement a décidé de compenser les pertes subies.
Le comité
interministériel d’indemnisation créé par arrêté n° 168/MEF/SG du 10 août 2009
es chargé de conduire la procédure d’expropriation et de compensation des
personnes affectées.
A cet effet, des réunions
d’information et de sensibilisation ont eu lieu avec les personnes habitant les
quartiers concernés par le projet, d’une part, et d’autre part, des
négociations visant une cession amiable ont permis de dégager avec les
personnes affectées, un consensus.
De ces séances
individuelles, il ressort que la démolition des biens construits dans l’emprise
du projet et la compensation des personnes affectées constituent un préalable
pour l’exécution des travaux.
C’est ici que le bât
blesse. Dans des documents que nous avons pu consulter, il ressort que l’indemnisation
des personnes concernées se fait dans une opacité totale, sur fond de
magouilles et de complaisance. Bref, une indemnisation à la tête du client.
Selon nos informations,
dans le processus d’indemnisation, une personne qui dispose d’un terrain d’une
superficie de 1a dans le domaine visé par le projet, devrait se retrouver avec
3a, voire 4a. Mais dans l’arrêté n° 002/MEFPD/SG/DADC portant attribution de
parcelles de réserve administrative dont nous avons eu copie, des personnes
disposant d’un terrain de 12a se sont vus attribués des parcelles de 15a. Des
surfaces de 4a ont été affectées à des personnes qui ont un terrain de 2a. Pour
des parcelles de la même superficie (2a), d’autres s’en sortent avec une
surface affectée de 5a. Une redistribution sur des bases malsaines qui suscitent
murmures et indignation des personnes concernées qui se préparent à paralyser
le projet et à déposer des plaintes à plusieurs niveaux y compris auprès des
institutions qui financent le projet, par rapport à cette répartition
inéquitable qui profite à certains réseaux mafieux que nous nous réservons pour
le moment de citer.
Comme on le voit, le PAUT
II est assis sur une véritable poudrière. Si rien n’est fait dans les prochains
jours, un nouveau front social risque de s’ouvrir. Et c’est encore le foncier.
Financés par l’Union
Européenne au titre du 10ème Fonds Européen pour le Développement
(FED) pour un montant de 43 millions d’euros, soit 28 milliards FCFA, ces
travaux consistent particulièrement au drainage de la ville de Lomé et à
l’élaboration des plans directeurs d’assainissement des cinq chefs-lieux de
régions.
A suivre…
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