Le discours tant attendu du chef de l'État, Faure Gnassingbé a été
délivré ce mercredi soir sur la télévision nationale TVT. Contre toute attente
pour les uns et sans surprise pour les autres, le président de la République
n'a pas fait cas de son avenir politique à la tête du pays en crise depuis
quelques mois pour cause de sa durée au pouvoir. Il s'est plutôt appesanti sur
la recherche de solution à la crise par la voie du dialogue.
C'est dans
un discours de 17 minutes que le président Faure Gnassingbé (Photo) s'est adressé à la
nation. À la prime à bord, il a rendu grâce au Dieu Tout Puissant d'avoir
veillé sur la nation togolaise durant l'année 2017. Ensuite, il a condamné les
récentes manifestations de l'opposition émaillées de violence et a présenté ses
condoléances aux familles des victimes.
S'agissant
justement de ces manifestations de l'opposition, qui ont débuté depuis mi-août
avec pour mot d'ordre le retour à la constitution de 1992, Faure Gnassingbé
n'attend pas céder facilement à la pression de l'opposition qui exige
finalement son départ. Il maintient sa proposition de sorti de crise qui n'est
autre que le dialogue.
"Le dialogue doit
rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs
politiques. Par le passé, nous avons réussi à surmonter nombre de difficultés
grâce à notre sens de responsabilités", a-t-il souligné.
Il se dit
d'ailleurs convaincu qu'entre Togolais, la crise peut être résolue.
"Mais j’ai foi en
notre capacité à transcender nos divergences pour faire évoluer le cadre
institutionnel et politique, tout en préservant le tissu social. Pour cela, je
reste convaincu que l’unique voie de sortie, qui nous permette de retrouver le
chemin du progrès reste le dialogue", a-t-il rassuré en précisant : "Je n’ai aucun doute
qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la
concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs tenant aux
personnes et aux circonstances pour nous élever à la hauteur de ce que notre
pays mérite". Ainsi, pense-t-il "le Togo mérite que chacun d’entre nous lui
donne le meilleur. Le meilleur, à mon sens, c’est de valoriser, entretenir et
préserver les acquis, puis d’œuvrer à améliorer l’existant en opérant les
réformes qui s’imposent, dans le respect des principes de l’Etat de droit et de
la démocratie".
Abordant
toujours le sujet des manifestations violentes de l'opposition, Faure Gnassingbé
reste déterminer à punir les auteurs des agressions.
"Récemment, la
culture du vivre-ensemble, la courtoisie et la fraternité ont souvent été
affectées par des attitudes, des postures et des comportements qui sont aux
antipodes de nos valeurs. C’est une situation intolérable et préjudiciable à
notre marche commune. Les auteurs responsables d’actes de violence, de
destruction et de meurtres doivent être recherchés et soumis aux rigueurs de la
loi afin de préserver notre société de ces menaces", a promis.
En termes de
perspective pour cette année nouvelle, il a annoncé toute une panoplie de
projets et programmes inscrits à son agenda.
Sur le plan
politique, il a annoncé la tenue des élections locales, ceci en vue de la mise
en œuvre de la politique de décentralisation. Il a également fait part de la
tenue des législatives pour renouveler le parlement.
"En 2018, nos concitoyens seront plusieurs fois
appelés à décider, par le vote, des grandes orientations de la vie nationale
(...) L’aboutissement du processus de décentralisation permettra aux
collectivités territoriales de se doter de représentants élus à l’issue des
consultations locales attendues avec impatience. C’est une excellente occasion
pour les nombreux talents, jeunes, femmes et hommes de qualité de se mettre au
service de leurs communautés respectives et de la nation toute entière en
prenant en main la démocratie et la gouvernance à la base", a-t-il informé.
Sur le plan
social, il a réitéré sa volonté de poursuivre les projets entamés en 2017
notamment la contractualisation des hôpitaux, l'entrepreneuriat des jeunes et
femmes.
Il a
également annoncé de nouveaux projets visant le développement du pays.
" Il
en est de même des premiers bons résultats notés dans le secteur de la santé,
quelques mois après l’introduction de la gestion contractualisée dans les
structures pilotes d’Atakpamé et de Blitta. C’est un travail de longue haleine
dont les premiers fruits portent en eux toutes les raisons d’espérer. Il doit
être poursuivi inlassablement, en remettant chaque jour l’ouvrage sur le métier
et en affinant les interventions étatiques afin qu’elles répondent encore plus
et encore mieux aux attentes des uns et des autres", a-t-il tenu à mentionner.
" Les filets sociaux seront sensiblement renforcés,
notamment en portant le nombre des ménages bénéficiaires des transferts
monétaires de 30.000 actuellement à 120.000 durant les trois prochaines années", a promis le chef de l'État en vue
du renforcement de la couche sociale.
A la
jeunesse togolaise toujours dévouée, le chef de l'État a promis dans les
prochains jours, une rencontre d'échanges avec elle en vue du lancement d'un
autre projet en sa faveur.
"La jeunesse togolaise dont le dynamisme et
l’engagement doivent être soutenus et accompagnés sera au cœur des
interventions de l’Etat. Dans les mois qui viennent j’aurai avec eux une
rencontre pour débattre des projets que je compte mettre en œuvre", a annoncé le président Faure
Gnassingbé.
Dans son
discours, le chef de l'État n'a pas manqué non plus de dresser le bilan de
l'année écoulée. Il faut noter qu'il s'est d'ailleurs félicité des avancées
enregistrées sur le plan social.
Pour ce qui
est de la grève répétitive des enseignés, le n°1 des Togolais contesté depuis
quatre n'a nullement fait allusion durant son adresse à la nation.
Esaïe
EDOH
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