Une semaine après le 4èm round de discussions entre le pouvoir et l'opposition, l'un des facilitateurs, Aplha Condé, président de la Guinée-Conakry est revu sur le contenu du communiqué final dans une interview accordée à France24 en marge du 31èm sommet des Chef d'État de l'Union Africaine (UA). Il s'est principalement focalisé sur la proposition de la date de fin novembre comme échéance pour la tenue des élections législatives au Togo.
En effet la date proposée par les
facilitateurs n'était pas une impérative mais une date indicative pour amener
les acteurs politiques togolais à trouver un consensus le plutôt possible.
" Il y a une mise au point à faire, nous n’avons
pas appelé à des élections. Le problème qui se pose c’est que l’opposition
reproche au gouvernement de préparer les élections sans consensus. Nous avons
dit si le parlement arrive à la fin et qu’il n’y a pas consensus, ils peuvent
dire que le parlement est illégitime. Nous avons donc demandé que comme l’a dit
la constitution, le parlement actuel soit en place jusqu’à élection d’un
nouveau parlement et que le gouvernement arrête la préparation des élections. Évidemment, il serait irresponsable pour nous aussi de ne pas dire une date
indicative, nous avons bien dit une date indicative ", a
souligné Alpha Condé.
Pour ce qui est de l’aboutissement
heureux du dialogue, le président guinéen a fait savoir que les postions sont
trop éloignées, mais il y a quand même des pas surtout en matière de la
libération de certains manifestants détenus et le droit de manifester est
restauré en accord avec les forces de sécurité pour qu’on a aboutisse pas à des
morts et la destruction des biens publics ou privés.
" Il y a eu quelques pas, ceux qui ont été
arrêtés dans le cadre des manifestations ont été libérés. Le gouvernement a
accepté que l’opposition puisse reprendre ses manifestations en accord avec les
forces de sécurité pour que cela n’aboutisse pas à des morts ou à des
destructions des biens publics. Au début, après ma rencontre avec les
opposants, on a même libéré des imams alors qu’on les accusait de djihadisme.
On ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de progrès mais nous sommes loin de la
solution. Les positions de l’opposition et du gouvernement sont très éloignées.
Mais nous ne désespérons pas. Nous pensons que progressivement nous arriverons
à les amener au consensus. Déjà, il y a deux acquis fondamentaux : les
élections à deux tours et la limitation des mandats à deux", a-t-il confié.
S'agissant d'une candidature ou
non du président Faure Gnassingbé à la présidentielle de 2020, Alpha Condé a
indiqué qu'il n'est pas du ressort de la facilitation d'en décider
" Nous ne sommes pas un syndicat de chefs d’Etat
qui nous soutenons entre nous, mais nous ne sommes pas non plus des pyromanes.
Ce qui importe pour nous, c’est qu’on tienne compte de la volonté du peuple
togolais et qu’il y ait un gouvernement qui l’accepte et qui représente ses
intérêts et que le pays se développe. Nous ne soutenons ni le président Faure
ni l’opposition. J’ai déjà dit au niveau de l’Union Européenne qu’au niveau de
l’Union Africaine, nous ne sommes pas un syndicat de chefs d’État. Nous devons
respecter les droits de l’homme et nous devons appliquer la démocratie tel que
nous le voyons nous-mêmes, pas comme on nous l’impose. Nous connaissons les
règles universelles de la démocratie mais c’est notre responsabilité. Mais nous
ne sommes pas complices, nous ne nous défendons pas les uns les autres",
a précisé le professeur Condé.
Malgré cette mise au point, il va
falloir attendre jusqu'au 31 juillet à l'issue du sommet des Chefs d'État et de
gouvernement de la CEDEAO pour savoir
les recommandations pour la sortie définitive de crise au Togo.
Esaïe EDOH
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