Les chefs d'État de la CEDEAO ont enfin tranché sur la crise politique togolaise comme promis. Au terme de la 53è session ordinaire tenue ce mardi à Lomé, ils ont décidé d'envoyer les togolais aux élections législatives le 20 décembre prochain et ont aussi tracé les voies à suivre pour sortir le Togo de l'impasse politique.
Dans
leurs recommandations, ils ont insisté sur l’adoption des réformes
constitutionnelles et institutionnelles soit par voie parlementaire, soit par
voie référendaire.
Ces
réformes doivent prendre en compte la limitation du nombre de mandats
présidentiels à deux, l’élection à deux tours, la recomposition de la Cour
constitutionnelle et le vote de la diaspora.
Par
ailleurs, selon le communiqué final de la rencontre, la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement encourage le gouvernement togolais à poursuivre la
mise en œuvre des mesures d’apaisement en accélérant les procédures judiciaires
relatives aux personnes arrêtées lors des manifestations politiques de
l'opposition et d’étudier la possibilité des mesures additionnelles en faveur
de ces personnes.
La
conférence a également invité les acteurs de la société civile à s’abstenir, "en toute
circonstance, des actes et propos susceptibles d’alimenter de nouvelles
tensions et de compromettre les efforts en cours", et a demandé aux forces de
sécurité de faire preuve de professionnalisme dans leur mission de maintien
d’ordre.
S'agissant
de la tenue des élections législatives prévue pour le 20 décembre, la
CEDEAO exhorte le gouvernement à "procéder à la révision intégrale du fichier électoral".
La
conférence a tenu également à féliciter l’opposition togolaise "pour son
esprit d’ouverture et de dialogue". A cet effet, les
chefs d’État de la CEDEAO indiquent avoir demandé à la Commission de
l’organisation d’apporter son appui et son expertise technique dans
l’organisation et le déroulement des prochaines élections au Togo.
Les chefs
d'État de la CEDEAO annoncent également le maintien Nana Akufo-Addo et
Alpha Condé comme facilitateurs dans la crise togolaise. Ils ont désormais pour
mission de poursuivre les efforts en vue d’une résolution rapide et
durable de la situation sociopolitique au Togo et d’en rendre compte à la conférence des Chefs d’État et de gouvernement lors de la prochaine session.
Pour l’application
effective de ces recommandations, la conférence a jugé nécessaire d'instituer
un comité de suivi pour le suivi de la mise en œuvre des décisions issues
du sommet. Le comité sera composé des représentants des facilitateurs, de
la majorité au pouvoir, de la coalition des 14 partis de l’opposition et de la
commission de la CEDEAO.
Notons également
qu'au terme de ce sommet, le chef de l'État togolais, Faure Gnassingbé a passé
le fanion de la CEDEAO à son homologue nigérian Mahamadou Buhari, désormais
président en exercice des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO.
Esaïe
EDOH
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