La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) est très indignée contre le ministère de la justice. Elle reproche à ce dernier de ne pas se saisir de l'affaire de l'utilisation de produits périmés sur les patients au service de traumatologie du CHU Sylvanus Olympio à Lomé. Dans une lettre ouverte adressée à Pius Agbetomey (Photo), le garde des sceaux, ministre de la justice, la ligue l’invite à prendre ses responsabilités vis-à-vis de la situation.
Dans sa
correspondance, la LTDH, dirigée par Me Célestin Agbodan, estime que les
révélations d'utilisation de produits périmés sur les patients au CHU S.O de
Lomé, démontre que l’État a failli à son devoir en matière de protection
sanitaire des citoyens. Voilà pourquoi elle exige l’ouverture d’une enquête
judiciaire pour faire la lumière sur cette affaire et châtier les coupables
conformément aux lois en vigueur.
"Cette enquête seule permettra de situer l’opinion sur la véracité de
ces manquements graves aux règles et à la déontologie médicale, mais aussi de
situer les responsabilités qui sont en jeu dans cette affaire, et d’en
interpeller les auteurs", souligne la lettre.
La ligue déplore le fait
que depuis la publication de ces révélations, le gouvernement n’ait réagi d'une
manière ou d'une autre.
"Si la justice est vraiment rendue au nom du peuple togolais, et si le
pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir
exécutif, et si les juges ne sont soumis dans l'exercice de leurs fonctions
qu'à l'autorité de la loi, et si le pouvoir judiciaire est encore garant des
libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens, et si la
justice togolaise n’est pas de deux poids deux mesures, monsieur le garde des sceaux,
vous devez réagir ", écrit Me
Agbogan à Puis Agbetomey.
L'autre aspect évoqué dans
la lettre ouverte est la détention des défenseurs des droits de l’Homme et des
membres de la société civile qui ont agi dans le cadre strict de leur mission
et des citoyens sortis pour manifester contre le pouvoir. A ce sujet, la LTDH
estime que la justice togolaise à un fonctionnement à double vitesse.
Esaïe EDOH
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