La décision qui fait suite au boycott de la troisième répétition générale (RG3) par le personnel des deux banques (UTB-BTCI) le dimanche dernier aggrave le problème plus qu’elle ne le résout. Elle remet en cause les revendications des employés relatives à leurs conditions de vie et de travail.
C’est
depuis 2017 que le processus de la fusion des banques UTB et BTCI a été
enclenché. Jusque-là contesté, la suspension du projet ce jour serait motivée par les discussions en cours avec le
Fonds Monétaire International (FMI).
« Le processus de fusion est suspendu et la date effective de
celle-ci reportée sine dine jusqu’à la conclusion des discussions en cours avec
le FMI, relatives à d’autres options de tentatives de restructuration/sauvetage
de la BTCI et de l’UTB » a écrit lundi
Patrick Mestrallet (Photo) au personnel des deux banques.
Fait notable, l’annonce de Patrick
Mestrallet fait une table rase des revendications du personnel qui réclamait
une harmonisation et un réajustement des salaires des deux institutions en
tenant compte du niveau de catégorie et de classe avant la fusion effective
UTB/BTCI pour rendre l’équité sociale et réduire les écarts significatifs entre
les salaires, une conservation des avantages acquis les mieux côtés des
deux institutions, une conservation des accords d’Établissement les mieux côtés
et une prime d'homologation et de fusion.
«Tous les travaux de
rapprochement et d’harmonisation sont donc également suspendus. Les deux
établissements bancaires reprennent leurs activités de façon autonome et
indépendante », a notifié le
Chef projet de fusion UTB/BTCI, aux agents des deux banques.
Le
gouvernement togolais a opté pour la fusion des deux institutions afin de
consolider la situation financière et renforcer les fonds propres et la
solvabilité des deux banques afin de leur donner de meilleures capacités
d’intervention et de soutien à l’économie nationale. La suspension du processus
serait une décision de M. Mestrallet, selon les confidences.
Ajoutons
que la fusion UTB/BTCI est aussi une option recommandée par le Fonds Monétaire
International dans le cadre de la signature, en mai 2017, de son programme
triennal de Facilité Élargie de Crédit (FEC) avec le Togo, en phase avec la
volonté des autorités gouvernementales de se désengager vis-à-vis de toutes les
banques publiques : « les deux banques publiques
sous-capitalisées seront consolidées en une seule institution saine », avait exigé l’institution. Mais, l’opération n’a pas
suscité d’offre jugée intéressante de la part de potentiels repreneurs.
Thierry
AFFANOUKOE
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