La situation devient beaucoup plus préoccupante. Le gouvernement garde un mutisme qui devient équivoque. Tout comme le silence des facilitateurs désignés de la CEDEAO. Ces derniers refusent délibérément de se prononcer aussi sur le sujet. Et l'on se demande enfin de compte si le gouvernement cherche à protéger la C14 ou les organisateurs des manifestations politiques ayant entraîné la mort des militaires à Sokodé ou les présumés auteurs directs de ce crime crapuleux ? " À quoi jouent finalement les pouvoirs publics ? Qui protègent-ils en réalité ? " Se questionne un proche d'un militaire assassiné. Les proches, très furieux le week-end dernier veulent se faire encore plus entendre. Ils veulent amener les autorités togolaises à ouvrir une enquête judiciaire dans un plus bref délai afin que lumière soit faite sur ce crime odieux des militaires.
" Le silence du gouvernement interpelle à plus
d'un titre. Cela donne raison à ceux qui doutent et qui pensent que c'est
une histoire inventée de toute pièce" martèle un ami d'une victime militaire qui pense qu'"avec cette méthode qu'adopte le gouvernement,
l'opinion pourrait facilement dire que Jean Kissi et sa bande de même que le
CACIT ont raison quant au doute qu'ils émettent par rapport à l'assassinat de
nos illustres disparus. C'est une injure à leur mémoire. Que le
Gouvernement prenne ses responsabilités enfin".
Fin 2017, deux militaires ont été
violemment assassinés lors d'une manifestation politique alors qu'ils étaient à
leurs postes. Depuis lors, aucune enquête n'est diligentée pour que
les coupables soient connus et punis conformément aux lois togolaises. Les leaders
de l'opposition jugent toujours fausse et inventée cette mort atroce de ces
soldats togolais. Même position partagée par le Collectif des
Associations Contre l'Impunité au Togo (CACIT) qui a déclaré déjà quelques
semaines plutôt qu'il y a des zones d'ombre sur la mort de ces militaires. Et
réponse du gouvernement: silence. Une position qui n'honore pas le Togo
et qui encourage plutôt l'impunité dans le pays, nous susurre une jeune
dame d'une quarantaine d'années proche d'un disparu. Elle ajoute : " on dirait que
le gouvernement joue avec le feu. Les militaires ne se sentent plus
protégés. Ils se disent qu'ils ne peuvent se sacrifier autant pour un peuple et
être traités de la sorte après leur mort, une mort provoquée
bien-sûr".
Ce qui peut paraître étonnant,
c'est l'attitude des facilitateurs de la crise. On se demande toujours
pourquoi n'interrogent-ils pas la C14 sur ce sujet. Pourquoi ne
demandent-ils pas à la C14 de s'expliquer sur l'assassinat de ces militaires et
pourquoi ces leaders ont-ils refusé de s'associer au gouvernement pour
présenter des compassions aux familles des victimes au nom du dialogue ? Selon
les proches des victimes, il reviendrait à ces facilitateurs de demander
au gouvernement de rendre public le rapport sur les manifestations violentes du
19 Août 2017 qui ont fait basculer le pays dans une extrême violence sans
précédent et plongé le Togo dans une crise socio-économique. Ces Facilitateurs
ont 10 jours pour amener le gouvernement à rendre public ce rapport. Passé ce délai,
des organisations de la société civile constituées en Sentinelles du
Peuple organiseront des sit-in devant les Ambassades du Ghana, de
la Guinée-Conakry et de la CEDEAO pour exiger l'arrestation des auteurs de ces
crimes odieux contre le peuple togolais.
Cette action d'envergure
permettrait une fois pour toutes à ces âmes de pouvoir reposer en paix.
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