Les appels au report des élections législatives prévues pour le 20 décembre se multiplient. Après la C14, les organisations de la société civile et les religieux, c'est au tour l'Archevêque émérite de Lomé, Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro (Photo), de monter au créneau pour attirer l'attention du chef de l'État, Faure Gnassingbé, sur le risque que court le Togo si le scrutin n'est pas reporté.
Au cours d'une conférence de presse tenue mardi à
Lomé, et vu la situation sociopolitique du pays, le prélat croit que la
suspension du processus électoral s'impose. Il soutient qu'un nouveau
calendrier électoral est nécessaire pour favoriser les réformes contenues dans la feuille de
route de la CEDEAO.
D'après l’Archevêque émérite de Lomé, une seule personne a la solution de
la crise que traverse le Togo, depuis le 19 août 2017. Il s'agit du président
de la république, Faure Gnassingbé. Il constitue la solution s'il accepte l’alternance
politique, comme "une réalité
normale et salutaire pour toute la nation" et ordonne le
report des élections législatives.
"Excellence Monsieur le Président de la
République, cher fils... Je voudrais te demander, implorant le Grand Dieu,
notre Père très miséricordieux, en toute humilité, d’user courageusement de
toutes tes prérogatives pour proposer un nouveau calendrier réaliste et
consensuel en vue des élections législatives", a-t-il
déclaré.
Le prélat dit craindre des affrontements entraînant un bain de sang si les
élections se tiennent le 20 décembre 2018. Voilà pourquoi il prie le chef de
l'État de tout faire pour éviter ce scénario afin d'échapper au châtiment de
Dieu.
"Chaque vie humaine étant sacrée, le Seigneur Dieu
ne saurait rester sourd à une énième effusion de sang des fils et filles de ce
pays", a-t-il
prévenu.
Le prélat
soutient également l'opérationnalisation des réformes constitutionnelles avant
toute élection. Il appelle à cet effet le chef de l'État à écouter les
différents appels à l'alternance car c'est la seule issue qui puisse sauver "le peuple togolais
de la grande violence aux conséquences indescriptibles".
"Cher fils (Faure Gnassingbé, Ndlr), avec tout
le respect que je vous dois, la meilleure solution que je propose est
d’accueillir l’alternance politique comme une réalité normale et salutaire pour
toute la nation. Tu auras le mérite d’avoir sauvé le peuple togolais de la
grande violence aux conséquences indescriptibles. Il n’est pas trop tard de
bien faire. Je t’encourage à aller dans ce sens pour le bien de nous tous", a-t-il lancé.
Rappelons
que les manifestions de contre-campagne lancées par l'opposition a déjà fait 4
morts selon le gouvernement et 6 morts selon la coalition, entre les 8 et 10
décembre.
Esaïe
EDOH
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