Ayant signé il y a quelques mois à l'Espoir FC de Savalou, l'entraîneur togolais Jules Dieudonné Koudjodji force déjà l'admiration après 11 journées de la D2 béninoise. De passage à Lomé, il a accordé une interview à la rédaction de www.gapola.net entretien dans lequel il est revenu sur l'évolution du football béninois, sur l'état actuel de son équipe et sur les contre-performances de Claude Le Roy à la tête des Éperviers du Togo. Lisez plutôt !
Gapola:
Depuis que vous avez quitté le Togo pour l'équipe de Savalou, quelles
appréciations faites-vous du football béninois?
Jules
Koudjodji: Ça fait longtemps, ils n'ont plus joué au football avec
leurs problèmes de fédération, aujourd'hui tout a changé avec un nouveau
président de la fédération. Nous venons de commencer le championnat, il y a une
société de la place qui a remis une importante somme pour soutenir la
compétition. Les infrastructures sont disponibles, aujourd'hui le Bénin a un
projet à long terme avec au moins 20 pelouses synthétiques d'ici 2020 pour
pouvoir faire du bon football. Il y a des centres de formation qui se créent
avec des formateurs chevronnés. Les terrains sur lesquels les jeunes joueurs
travaillent montrent que le Bénin est sur la bonne voie pour sortir quelque
chose de grand dans les 5 ou 10 années à venir.
Quelle
est la situation de votre équipe, Espoir FC de Savalou qui évolue en D2
Béninoise ?
Je suis parti là-bas, j'ai signé un contrat, c'est moi
qui ai mis l'équipe en place, les joueurs sont venus et j'ai sélectionné les
meilleurs. Nous sommes à la 3ème place avec 24 points à 1 point du leader et
son dauphin. J'ai été à la tête de ce championnat à la 7ème journée. J’ai fait
une défaite qui est la conséquence directe de cette actuelle 3ème place.
Néanmoins, les joueurs de mon effectif sont très jeunes qui essaient d'écouter
mes consignes et pour le moment ça marche puisque j'ai pris 16 points à l'extérieur
puis 8 points à domicile. On est en train de travailler pour pouvoir retrouver
l'élite.
Quel
est le secteur de jeu dans lequel vous devez vous renforcer ?
J'ai besoin de renforcer la défense et l'attaque, je veux
des défenseurs qui ont une grande taille, qui savent bien jouer au football.
J'ai besoin de deux avant-centres très solides qui doivent aller très vite et
scorer et de deux excentrés qui doivent donner de bonnes balles aux
avant-centres. Il y a certains joueurs nigérians qui sont partis après la signature de leur
contrat, du coup je suis un peu en difficulté et j'essaie de faire avec les
moyens de bord jusqu'en mars pour pouvoir étoffer mon équipe.
N'avez-vous
pas trouvé des joueurs togolais pour renforcer votre effectif?
J'ai 3 togolais dans mon effectif qui tapent bien dans le
ballon. Il y a un joueur que j'ai déjà eu au Togo en D4 Nézirou qui est là et
joue, il y a aussi un autre qui s'appelle Hounaké qui est en train de mener la
vie dure aux défenseurs du championnat béninois sans oublier Noudja Dambé,
ancien joueur des Anges de Notsé.
Quel
est l'état de la relation entre vous, le
staff technique et la direction de votre équipe ?
Au début ça a été difficile mais la performance de
l'équipe a fait qu'actuellement j'entretiens une bonne relation avec les
supporters, le président et mon staff parce qu'ils savent qu'ils ont affaire à
quelqu'un qui connaît bien son métier. Je suis même devenu formateur de
certains entraîneurs à Savalou. Cette bonne ambiance fait que nous gagnons en
produisant un bon football. Nous sommes à la 11ème journée et le match que j'ai
gagné l'autre fois n'est pas notre meilleure prestation de la saison. Cela veut
tout simplement dire qu'il y a un certain respect de l'union et la discipline
que j'ai mis en place.
Quelle
comparaison faites-vous de la D1
Togolaise et la D1 Béninoise?
Quand je prends l'équipe des Panthères de Borgou, elle
joue bien et est d'ailleurs la seule équipe invaincue après 12 journées. J'ai
suivi un de leur match, ça jouait de tous les côtés. Le président a énormément
mis de moyens avec un bus moderne. Sans vous mentir, il y a une grande
différence entre ces deux championnats parce qu'il y a extrêmement de moyens
dans le championnat béninois, ce qui n'est pas le cas au Togo.
Comment
les matches sont homologués au Bénin?
J'ai déjà joué 11 journées et elles sont toutes
homologuées. Je doute quelque fois sur mes joueurs qui sont sous le coup d'une
suspension mais quand je vois l'homologation je sais quel joueur aligné. Une
fois les matches terminés, deux jours après ils sont homologués.
Combien
donneriez-vous au public sportif béninois pour ce début de championnat?
Je vais leur donner 10/10. Les béninois aiment leurs
équipes, leur football et attendez-vous en mars à des milliers de supporters
béninois à Kouwonou pour ce match de la 6ème journée des éliminatoires de la
CAN 2019 entre le Bénin et le Togo. Les togolais sont avertis mais je sais que
nous avons de grands joueurs qui ont déjà connu ce genre de public. Ils n'ont
qu'à venir taper dans le ballon pour que nous puissions gagner et nous
qualifier pour la CAN.
Comment
jugez-vous les différentes performances de l'équipe nationale togolaise sous
Claude Leroy?
C'est un entraîneur que j'ai beaucoup aimé, j'ai même
fais une photo avec lui après une réunion à la FTF. Mais aujourd'hui, on a
dégringolé au classement FIFA ce qui prouve que les choses ne marchent pas. Il
faut dire que sous Claude Leroy nous n'avons pas d'équipe nationale, chaque
match avec son équipe. Je suis déçu par cet entraîneur parce qu'il fait moins
joué les joueurs locaux, parce que les résultats ne suivent pas en jouant très
mal. Je ne connais pas le Togo comme ça et ailleurs cet entraîneur sera déjà
changé.
Votre
mot conclusif
Dire aux togolais qu'ils ont une échéance avec le Bénin
en mars. Je suis togolais au Bénin et actuellement il y a des débats là-bas et
tout le monde me bouscule à propos de ce match. Bonne chance aux Éperviers et
je les attends fermement pour les supporter pour que nous damions les pions aux
béninois afin que je sois tranquille au Bénin (rires).
Interview
réalisée par John ATTISSO
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