L’intelligence artificielle occupe une place prépondérante dans la transformation de nos sociétés aussi profondément que la machine à vapeur et l’électricité l’ont été de par le passé. Pour permettre aux différentes parties prenantes de cerner les enjeux et les défis de l’intelligence artificielle en Afrique Subsaharienne francophone, le Bureau Régional de l’Afrique de l’Ouest de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a organisé ce jeudi 8 août au cours d’une réunion de réflexions à Lomé le lancement des activités préparatoires du Symposium sur l’intelligence artificielle en Afrique Francophone.
Première du genre, la réunion a été structurée en trois
grandes parties à savoir les enjeux et les défis de l’intelligence artificielle
en Afrique Francophone, le contexte et les objectifs du futur symposium sur
ladite thématique et les contours de la création d’une future agence
francophone pour l’intelligence artificielle.
Les enjeux de l’intelligence artificielle sur le plan
sanitaire, éducatif, démographique, culturels et agricoles ont été autant
d’aspects qui ont émergé les discussions et susciter l’intérêt des acteurs du
domaine à mener des réflexions pointues qui pourraient propulser les pays
francophones en matière de développement.
« La
grande majorité des experts en intelligence artificielle se trouvent en
Amérique du Nord, en Europe et en Asie. L’Afrique, en particulier n’est pas
représentée puisque n’ayant pas suivie une trajectoire de développement que les
pays du nord », a déploré Eric
Adja, le directeur général du BRAO-OIF à Lomé, avant d’ajouter « C’est un retard
qui doit être comblé afin de renforcer les capacités des États, décideurs
politiques, dirigeants du secteur privé et de la société civile, dans
l’appropriation et le déploiement des innovations de l’intelligence
artificielle au service des populations locales et du développement durable du
continent », a-t-il souligné.
Selon Germaine Koumélo Anaté,
enseignante-chercheur à l’Université de Lomé à l’Institut des Sciences de
l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA), il se révèle important
de sensibiliser les apprenants surtout sur l’usage des machines pour impacter
positivement des secteurs de développement, d’inclure les notions de
l’intelligence artificielle dans les offres de formations dans les écoles et
universités pour permettre que le numérique devient une réalité dans nos États.
Pour le créateur du Woelab (premier laboratoire et
d’incubation du Togo), Sename Agbodjinou « l’insuffisance de l’énergie, l’absence des femmes, la
formation, la meilleure appropriation des usages de l’IA, les infrastructures,
la gestion des données massives, sont entre autres, autant de défis que
l’Afrique francophone doit relever », a-t-il fait entendre.
Le premier symposium sur l’intelligence artificielle
en Afrique francophone est prévu pour les 16 et 17 décembre prochains à
Aného et réunira une centaine de personnes. Il sera question au cours de ce
symposium placé sous le thème : « La contribution de l’intelligence artificielle au
développement durable en Afrique : enjeux éducatifs, économiques et éthiques »
d’échanger sur les enjeux de l’intelligence artificielle en Afrique francophone
et sur le projet de création d’une Agence de l’intelligence artificielle en
Afrique francophone.
Rappelons que la notion de l’intelligence artificielle
voit le jour dans les années 1950 grâce au mathématicien Alan Turing et
consiste à mettre en œuvre un certain nombre de techniques visant à permettre
aux machines d’imiter une forme d’intelligence réelle.
Cécilia LOGONI
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