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Yawovi Okpodjou |
Gapola : Présentez-nous votre société
Yawovi Okpodjou: C’est Forge sans frontière. Nous sommes basés à Agoè-Assiyéyé. Nous sommes
dans la construction mécanique et métallique, nous faisons des machines pour
nourrir les hommes. Nous sommes dans plusieurs filières, notamment maïs, riz,
soja, manioc, huile de palme…. Nous faisons tout ce qu’il faut pour aider les
paysans en amont et faciliter la tâche aux femmes. Nous apportons notre contribution
à l’épanouissement du monde rural.
Que fait au juste votre société ?
Travailler la terre n’est plus pénible parce que nous
sommes aux côtés des agriculteurs, surtout avec ce que nous avons comme
équipement pour pouvoir les soutenir. Nous parlons de la mécanisation. Avant,
tout se fait à la main. Avec les machines, aujourd’hui, on a cette facilité de
faire plus que ce que nous avons l’habitude de faire. Nous fabriquons beaucoup
de machines pour le monde agricole togolais. Il y a entre autres le
torréfacteur de soja, le concasseur, le séparateur, la presse de l’huile
palmiste, le broyeur mélangeur, le malaxeur extracteur, le torréfacteur de
karité, le concasseur-broyeur karité, les presses ananas, le séchoir solaire,
le pasteurisateur, le grillage et la batteuse de soja. Nous intervenons aussi
dans le domaine de l’élevage avec la fabrication de grillages et des fils
barbelés.
Au-delà de toutes ces machines, vous proposez aussi
une machine pour semer le maïs ou le riz… Parlez-nous de cette machine?
Oui, effectivement. De par le passé, pour semer, c’est
soit avec la main ou les pieds. Aujourd’hui, nous avons transformé la chose en
jeu. C’est grâce au semoir multi becs. Il suffit seulement de rouler la machine.
En 4 heures de temps, l’hectare est semé. C’est un semoir multifonctionnel
pourvu de réglage à 20 cm et 40 cm. On règle selon ce qu’on veut et on sème le
maïs ou le riz. C’est un semoir très pratique que nous préparons pour la
campagne prochaine.
Il a déjà été utilisé dans les champs ?
La saison dernière, les gens l’ont beaucoup essayé et
l’ont trouvé très intéressant. Nous allons vers sa multiplication. Aussi, avec
les quelques unités que nous avons sur place, aujourd’hui, pouvons-nous former
des jeunes, les suivre et les aider à pouvoir s’installer. Nous avons toute une
dizaine de personnes que nous formons dans notre institution.
Ce semoir est-il à la portée de tous les agriculteurs
?
Nous faisons des choses moins chères à la portée des
Togolais mais s’il faut le comparer des fois, compte tenu des matériaux que
nous avons sur place qui ne sont pas subventionnés, ce qui fait que la
fabrication nous coûte un peu. Nous avons l’habitude de parler du moins-disant.
Et quand on fait allusion à cela, il y a la qualité qui est inférieure. Nous
devions donc laisser le coût et voir la qualité.
Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans la
fabrication de ce semoir multi fonctionnel ?
La production doit être à la chaîne. Mais compte tenu
des moyens qu’il faut, nous n’arrivons pas à produire en quantité comme il
faut. Mais nous fonctionnons par rapport aux commandes que nous recevons. Il y
a donc un problème de financement qui n’est pas à négligé. La matière première
également, surtout il y a certains de nos matériaux que nous allons chercher au
Nigeria ou au Ghana alors que les quincailleries que nous avons sur place ne
nous donnent pas les matériaux dont nous avons besoin pour la fabrication de ce
semoir.
Autant dire que si aujourd’hui vous arrivez à produire
à la chaîne, il n’y aurait plus de grands problèmes en matière agricole ?
Que cela soit en amont ou en aval, le Togolais ne
souffrirait plus. S’il faut parler par exemple de la filière huile de palme,
c’est de l’or. Depuis le régime jusqu’à l’huile rouge, avoir les fibres,
comment transformer l’huile en savonnerie, nous avons toutes les filières pour
accompagner la jeunesse.
Si vous avez un message à adresser aux autorités, que
diriez-vous ?
Nous voulons que les petits entrepreneurs soient
soutenus et que tout ce que nous nous procurons comme équipement, soient des
équipements locaux. Il faut aussi faire voyager les jeunes entrepreneurs afin
qu’ils puissent limer leur cervelle contre celle d’autrui,. Et au finish, si
nous avons les moyens financiers, cela pourrait beaucoup aider pour que chacun
puisse travailler et que nous puissions manger à notre faim.
Propos recueillis par la Rédaction
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