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Koutera Bataka |
Le Togo couvre une superficie de 56
785 km2 pour 6,6 millions d’habitants. Il s’étire sur une bande étroite d’une
longueur de près de 700 km pour 50 à 150 km de large.
Noël
Koutéra BATAKA
: Nous avons 3,6 millions de terres arables et seulement 45% sont actuellement
mises en valeur. Le potentiel est énorme !
Il y a 60% de terres agricoles ?
Tout
à fait et elles ne sont pas totalement valorisées.
Le Togo a pour ambition d’accélérer
sa croissance et de changer son parc industriel. Quels sont les objectifs à
atteindre pour transformer le secteur agricole ?
Le
Togo pour transformer son économie a choisi de concentrer ses investissements
sur ses atouts naturels tels que le port autonome de Lomé. C’est l’unique port
en eau profonde d’Afrique de l’Ouest (16,60 mètres). Le port du Togo peut
accueillir des navires de 3ème génération ! C’est l’un des ports les plus
compétitifs. Etant sur la côte ouest africaine, on peut atteindre plusieurs
capitales en un seul jour avec un acheminement de marchandises. C’est un
véritable atout. Pour multiplier ses atouts, le Togo a choisi d’investir dans
des agropoles.
C’est à dire ?
Les
agropoles sont des ensembles d’entreprises circonscrites dans une aire
géographique donnée, qui entretiennent des relations fonctionnelles dans leurs
activités de production, de transformation, de services d’appui et de commercialisation
d’un produit végétal, animal, halieutique ou forestier donné pour développer de
la production à grande échelle, transformer et mettre sur le marché en
utilisant le facteur compétitivité du port autonome de Lomé. En somme, la
politique de mise en place des agropoles contribue dans un premier temps à la
réduction de la pauvreté, principalement en milieu rural avec une réduction de
plus de 15% dans les cinq prochaines années (de 68.7% à 53.7%), à la création
d’emplois que les statisticiens évaluent à plus de 24.837 emplois dont près de
40% pour les femmes. D’autre part, elle contribue à la création de richesse en
milieu rural et à la réduction du déficit de la balance commerciale agricole.
Le Togo a-t-il pour ambition de
devenir le premier hub logistique de la région CEDEAO?
Le
gouvernement ambitionne de transformer le pays en hub logistique. L’agriculture
étant un secteur majeur du développement. Le gouvernement ambitionne de
transformer le pays en hub logistique. Tout d’abord, nous allons accentuer le
développement des infrastructures, les secteurs connexes tels que les routes,
dédoubler la route nationale numéro 1 pour en faire l’autoroute de l’unité pour
la prospérité partagée comme le chef de l’Etat, Son Excellence Faure Gnassingbé
l’a baptisé. Ensuite, nous allons valoriser les potentialités agricoles qui
existent sur l’ensemble du territoire.
Pour
que le Produit National Brut gagne 4,5 points d’ici 2022, le Togo va se
concentrer sur la production sur des cultures à hautes valeurs ajoutées.
Comment comptez-vous faire pour que
votre Produit National Brut gagne 4,5 points d’ici 2022 ?
Le
gouvernement a choisi de concentrer la production sur des cultures à hautes
valeurs ajoutées. Le choix a été fait en tenant compte des avantages
compétitifs du Togo sur un certain nombre de filières par rapport à nos zones
agro-écologiques qui sont assez diversifiées. A encore assuré.
Des
filières stratégiques ont été choisies comme le coton dans lequel le
gouvernement veut atteindre au moins 200 000 tonnes d’ici 2022 ou encore le
sésame où le pays ambitionne d’arriver à plus de 100 000 tonnes d’ici 4 ans.
Le
Togo souhaite doper sa production de café, cacao, soja et d’autres nouvelles cultures
émergentes tels que l’ananas, les bananes plantains, les oranges afin d’ajouter
de la valeur au niveau national dans la transformation, le conditionnement, le
traitement sur le marché, et ainsi générer des revenus pour les petits
producteurs.
La
filière cotonnière est en pleine renaissance. Elle a rapporté en milieu rural 4
milliards de FCFA en ayant une production agricole de 137 000 tonnes. La
relative bonne santé de la filière a permis d’ouvrir une 5e usine d’égrenage à
Blitta après celles de Notsè, d’Atakpamé, de Kara et de Dapaong. Le pays
ambitionne produire dans le futur 200.000 tonnes annuels.
Quels sont les éléments financiers
disponibles pour booster les investissements dans le secteur agricole ?
Le
gouvernement a choisi d’innover avec la création d’agropoles sur 10 zones du
territoire. Ces espaces verront naître des infrastructures logistiques qui
faciliteront la mise en place de parcs agro-industriels (électrification, eaux,
télécommunication) et pour cela, nous allons investir sur les infrastructures
sur fond agro-public. Pour le premier agropole de Kara, la BAD et la BOAD nous
soutiennent.
Par
ailleurs, le gouvernement va amener les investisseurs, les opérateurs
économiques à produire à grande échelle. Le président Faure Gnassingbé a
également mis en place un mécanisme de financement fondé sur le partage du riz
car les demandes de marché des industriels qui ont besoin de matières premières
est importante.
Vos voisins, le Ghana et le Bénin
semblent plus avancés sur la mécanisation du secteur agricole, comptez-vous
investir dans l’achat de tracteurs ?
Le
Togo a changé de paradigme. Il s’agit de créer les conditions pour l’opérateur
privé qui veut développer la mécanisation et qui peut le faire, en structurant
les petits producteurs en coopérative. Le gouvernement crée un marché solvable
à travers la structuration des producteurs. C’est un marché gagnant pour les
producteurs qui peuvent ainsi rembourser leurs équipements.
Un mot sur la mise en place des
normes de qualités ?
Notre
territoire étant réduit, nous avons ciblé les marchés de niche. Le gouvernement
compte rehausser les standards pour les mettre au niveau international. Le
Forum économique Togo-Union européenne a permis aux responsables qualités de
l’Union européenne d’échanger avec l’ensemble des acteurs agricoles du pays
mais aussi avec les opérateurs économiques.
Le
Togo a eu recours à des investissements publics pour répondre aux objectifs de
modernisation de son économie avec un accent sur la réhabilitation des
infrastructures agricoles comme les laboratoires de technologie alimentaire et
de recherche agronomique.
Nous
comptons aussi accompagner les producteurs dans une démarche de conversion vers
une agriculture biologique. On parle de 30 milliards de dollars pour le marché
agriculture et pour les produits bio. C’est énorme.
Source :
54etats.com
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