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Komi Abalo |
COVID-19 : MALÉDICTION OU ACTION HUMAINE, L’AFRIQUE ENCORE VICTIME DE
L’APPARENTE INCAPACITÉ DE LA SCIENCE ?
Depuis son apparition, l’humanité a toujours été
éprouvée par de nombreuses pathologies dont certaines ont fini par prendre le
caractère épidémique, voire pandémique. Au rang des nombreuses pandémies, nous
pouvons retenir, entre autres, les différentes pestes, le choléra, la variole,
la fièvre jaune. Chacun de ces différents maux, qui ont décimé des milliers de
personnes, ont permis à l’homme de découvrir sa vraie limite humaine, donc des limites
réelles de sa science, et d’interroger le surnaturel, domaine par excellence de
Dieu et/ou des dieux.
Le COVID-19 vient nous révéler une fois de plus
l’impuissance de la médecine mondiale face à ce que nous pouvons appeler, sans
pour autant la minimiser, ‘’une simple grippe’’ Cette situation ne laisse
indifférent personne. Les religieux se posent mille et une questions : est-ce
la fin du Monde annoncée dans les Saintes Écritures ? Une nouvelle colère de
Dieu vis-à-vis des humains ?
L’AFRIQUE RESTE LE CONTINENT LE MOINS TOUCHE
La science occidentale a montré ses forces et limites
face à la vitesse de propagation de ce virus, aussi bien en Asie, en Europe
qu’en Amérique. Ce constat nous permet aussi de chercher à comprendre les
raisons réelles de la lenteur de la propagation du virus en Afrique, bien que
la France et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) lui auraient prédit une
véritable hécatombe à cause de la précarité de ses infrastructures sanitaires
et de la pauvreté.
Le premier cas du virus a été enregistré le 14 février
en Egypte. Les Africains se préparaient depuis lors à faire face à un défi
majeur. Le directeur de l’OMS a appelé l’Afrique à « se réveiller » et à « se
préparer au pire ». Deux mois plus tard, les pays africains sont moins touchés
par rapport aux Européens et aux Américains. Le faible taux de tests fausse
certes les données, mais aussi plusieurs cas restent inconnus des médias et
comités ah doc de gestion de la crise. L’Afrique reste aujourd’hui un continent
aux vieilles traditions, et où, la confiance aux plantes traditionnelles
dépasse parfois, selon les sociétés, celle des produits pharmaceutiques. Les
personnes âgées sont les plus frappées par le coronavirus. En France par
exemple, 75% des victimes ont plus de 75 ans alors qu’en Afrique, les moins de
24 ans représentent 63% de la population et 77% pour les moins de 35 ans. Il
faut également noter que le continent africain présente un faible taux
d’obésité qui est l’un des facteurs de risque de mortalité de ce virus. Selon d’autres
études, le vaccin BCG en Afrique constitue un facteur qui empêche la
propagation du virus. En effet, l’Italie et les États-Unis qui sont les plus
touchés ne disposent pas de cette politique de vaccination. D’autres facteurs
peuvent en revanche apporter quelques pistes d’explication au ralentissement du
virus. Le continent africain compte 1467 décès confirmés pour 33 273 cas
enregistrés et 10 091 guérisons en date du 28 avril selon le Centre pour la
prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. L’Algérie reste le
pays le plus touché en Afrique avec plus de 3517 cas de Covid-19 confirmés,
dont 432 décès.
Pour ce faire, l’Afrique doit-elle continuer à faire
confiance aveuglement aux produits et firmes pharmaceutiques occidentales ou
doit-elle encourager le recours à ses vieilles traditions thérapeutiques
ancestrales ? Madagascar vient de nous démontrer la capacité de l’Afrique à
relever l’humanité de sa chute à travers son remède « Covid-Organics », bien
que ce dernier soit diabolisé par l’OMS.
Madagascar démontre que les solutions traditionnelles
de santé (la plante artemisia annua) non approuvées par l’OMS contre le
paludisme hier et aujourd’hui contre le Covid-19 pourraient au contraire, être
les meilleures approches de solution de traitement contre ce fléau.
Selon le président malgache Andry Rajoelina, le
laboratoire IMRA (Institut malgache pour les recherches appliquées) a réalisé
les recherches jusqu’à la production de ce médicament déjà conditionné et très
efficace contre cette pandémie. Le silence, voire l’indifférence totale de
l’OMS et des organisations internationales, traduit que, pour certains, la
réalité de la lutte contre la pandémie ne devrait pas venir de l’Afrique, ou
que les produits découverts ne respectent peut-être pas les normes
scientifiques. Le centre de recherche IMRA n’est-il pas reconnu par le
ministère de la santé malgache et donc par l’OMS ? Un proverbe africain dit
ceci : « le soleil n’ignore pas un village parce qu’il est petit ». Par
ailleurs ce dédain vis-à- vis du produit malgache amène certains esprits à se
demander le rôle que devraient jouer les États africains dans cette
organisation mondiale : l’Afrique serait-elle l’éternelle observatrice et
consommatrice des découvertes occidentales ?
Ces interrogations doivent susciter tant de réflexions
et apports de la part des historiens en vue de l’enrichissement du débat. On a
toujours pensé que les questions d’ordre sanitaire à l’échelle planétaire
avaient été réglées après la grippe espagnole de 1918. Mais à la surprise de
tous, un siècle plus tard, le coronavirus, encore nommé « virus de Chine » par
Donald TRUMP, remet l’Homme face à son destin. Au sortir de la Première Guerre
mondiale, le monde était frappé par une grippe, aux conséquences pires que la
guerre elle-même : la grippe espagnole. Cette pandémie est due à une souche
particulièrement virulente et contagieuse qui s’est répandue de 1918 à 1919.
Face à l’apparition de cette nouvelle grippe Covid-19, on est en droit de
chercher à savoir pourquoi c’est après chaque cent ans que surviennent des
crises de ce genre. La crise actuelle nous rappelle que nous avons plus besoin
des scientifiques- chercheurs à la place des pasteurs, des hôpitaux que
d’édifices religieux (églises, mosquées, synagogues etc.), de la solidarité
entre les États en lieu et place de l’individualisme, du socialisme au lieu du
capitalisme. Aujourd’hui, bien qu’ayant été la première victime, la Chine peut
se prévaloir gagnante de cette prétendue guerre sans en avoir tiré un seul coup
de canon.
L’AFRIQUE ET LES GÉANTS DU MONDE
Le coronavirus pousse des États à s’affranchir des
règles de la Communauté internationales: les USA retirent leur soutien à l’OMS.
L’humanité est passée de la solidarité à l’individualisme, croyant pouvoir
échapper à tout système. Mais il a fallu l’avènement de ce virus pour changer
l’ordre établi. On ne reconnaît plus ni les grandes puissances avec tout le
confort qui caractérise l’équipement de leur système sanitaire, ni les pays en
voie de développement dont les hôpitaux ne représentent que de véritables
tombeaux à ciel ouvert. On se demande à qui reviendra la première place après
cette crise ? Ce que les puissances occidentales n’ont pas pu obtenir en Irak,
en Syrie, en Libye, etc. le coronavirus l’a obtenu (le cessez-le-feu, la
trêve), le capitalisme tant soutenu par les États-Unis est désormais soumis à
la rude épreuve de solidarité et du socialisme.
Les sociétés ont obtenu la baisse des coûts des
matières premières, sans toutefois protester contre la hausse des prix de
première nécessité. On ne remarque plus de distanciation sociale entre le riche
et le pauvre, les forts et les faibles hurlent de la même manière. Le continent
noir, berceau de l’humanité, risque de devenir la future terre d’accueil, ce
qui changera foncièrement le sens d’orientation des migrations mondiales. Le
Mexique protège ses frontières contre les Américains afin d’éviter qu’ils ne
contaminent sa population. Les lois qui protègent les grandes nations se
retrouvent du jour au lendemain impuissantes. Les riches et les pauvres peuvent
enfin cohabiter dans une même salle de soin. On se rend compte à quel point
tout est éphémère et vanité, selon les dires d’Ecclésiaste.
Cette pandémie est un adversaire appelé à vivre
dorénavant parmi nous, on ne peut pas l’éradiquer à 100% pour l’instant, mais
on peut apprendre à vivre et à cohabiter avec lui, tout en gardant les gestes
barrières. En attendant un remède, à l’Afrique de gérer la pandémie comme elle
le peut, en faisant confiance aux valeurs ancestrales (la médecine
traditionnelle améliorée par exemple) car elle n’a rien à perdre, c’est le
résultat qui compte. Aujourd’hui, nous faisons face à la géopolitique des
médicaments dont la plupart des laboratoires de recherche sont en Occident. Les
produits pharmaceutiques de l’Inde et de la Chine sont reconnus par les
Occidentaux. Pourquoi ceux de l’Afrique ne bénéficient-ils de la même
considération ?
Les Africains se méfient maintenant des essais
cliniques proposés hors de leur territoire, ceci en partie à cause de certaines
rumeurs qui soupçonnent l’introduction du virus du sida au travers le vaccin
contre la polio entre 1957 et 1960 en RDC d’une part, mais aussi et surtout à
cause des nombreuses déclarations de l’OMS et de certaines puissances
européennes en faveur du nombre élevé de morts en Afrique d’autre part. Avec
l’évolution des NTIC, le continent noir devient de plus en plus éveillé,
rendant les pays occidentaux victimes de leur propre technologie : l’Internet
devient le véritable ciment dans la mondialisation, qui permet à chaque
individu de s’informer en temps réel sans grand risque de désinformation.
L’AFRIQUE DESORMAIS SEULE FACE A SON DESTIN ?
Compter sur les grandes puissances occidentales comme
seul rempart contre les différents maux est loin de porter bonheur à l’Afrique.
L’idéal pour l’Afrique est de tracer sa propre route de développement
pluridimensionnel, à l’instar des pays émergents de l’Asie (Chine, Singapour,
Inde, Corée du Sud, Corée du Nord, entre autres). Les politiques africaines à
l’interne et vis-à-vis de l’Occident doivent être réorientées vers une
autonomie totale, mais aussi une redéfinition des nouveaux termes d’échange.
L’Occident doit lui-aussi Re-penser autrement ses valeurs. Hier, c’était
Ebola en Afrique et toutes les frontières lui étaient fermées. Quel dénouement
de cette pandémie ?
La solidarité dans la considération et
l’universalisation des valeurs de chaque peuple sera sans doute le maître mot
de ce qu’il faudra faire pour réinventer un nouveau monde prospère. L’Afrique
est toujours restée tolérante et ouverte à toutes valeurs exogènes. Que le
monde occidental réinvente sa roue en y réintroduisant les ingrédients
manquants ; les valeurs humaines au cœur du développement au détriment de
l’individualisme. On n’en serait pas là aujourd’hui si le malheur n’arrivait
qu’aux autres.
Komi
ABALO, doctorant en cotutelle entre la France et le Canada
Rien à ajouter sauf que là où tu as fait sorti les valeurs encêtral dont la médécine traditionnel,tu as oublié ou je ne sais pas si c'est volontaire ou peut être pour ne pas offensé une partie de ces africains qui ont suivi le Jésus de Nazareth tu as oublié aussi cette valeur qui jadis peut faire tomber la pluie pour arroser les champs de ces ancêtres quand la sécheresse bat son plein et la fin risque de frapper à leur porte.Mais merci et félicitations pour l'article
RépondreSupprimerCourage frère
RépondreSupprimerTu as parfaitement fais un bon analyse.
Courage mon frère compatriote soyer les bienvenue ,bpc de viande ne gâtte pas la sauce ,ensembles poussons le bateau vers le bon port merci
RépondreSupprimerMerci infiniment d'avoir abordé cette question sensible que la plupart des élites africaines aujourd'hui esquivent à cause d'un hypothétique intérêt égoïste.
RépondreSupprimerÀ "l'unissons-nous" hier, aujourd'hui tu appelles l'Afrique à tracer son propre chemin de développement... Comment celà se fera t-il si la majorité de nos dirigeants continuent à quémander la légitimité de leur pouvoir auprès de l'occident complice et avide d'intérêts démesurés ?
Je finis en citant Bob Marley : "Africa get up, stand up for your right"!!!.
Belle analyse,d'une part il faut que l'Afrique se réinvente elle-même en se basant sur ses propres valeurs au lieu de vouloir toujours appliquer la science dictée par l'occident. Elle en a les moyens. D'autre part il faut que les Africains aient confiance en leurs scientifiques et les soutiennent dans leurs recherches et découvertes. NOËL
RépondreSupprimerTrès bel article. Les points abordés sont pertinents. A mon avis, le problème des pays africains, est la peur et le complexe puisqu'on croit que tout ce que propose l'occident, est forcément meilleur. Il faudrait un changement de mentalité, une nouvelle façon de penser que doivent instaurer nos élites, en revoyant nos systèmes éducatifs et de formation avec un modèle purement africain basé sur nos valeurs. C'est ce qu'ont fait les chinois pour émerger aujourd'hui. En analysant la situation géopolitique mondiale, on a contraint le peuple africain à consommer au lieu d'être productif, même le savoir, ce qui est très dangereux. Ce qui m’intrigue, c’est que les occidentaux continuent de manipuler certains africains. Il faut changer la donne. Avec la crise du covid 19, tous les africains doivent prendre conscience du danger qui guette le continent. Comme tu l’as si bien expliqué, être solidaire, s'entraider et surtout éviter toute forme de manipulation.
RépondreSupprimerAK
Très bon article. Je crois qu'il n'est pas encore trop tard à nous les africains
RépondreSupprimerde prendre notre avenir en main au lieu
d'attendre toujours tout de l'occident. Nous devons reprendre notre culture
Africaine et adopter la médecine
traditionnelle c'est ainsi reconnaître
nos valeurs et prouver à l'occident la puissance de la médecine traditionnelle face aux maladies fabriquées par
l'occident et qui a fini par les éliminer à un taux tellement élevé.