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Nakpa Polo |
Après
l'interpellation des élèves auteurs et acteurs des vidéos à caractère obscène
tournées dans les établissements scolaires, la Commission Nationale des Droits
de l’Homme (CNDH), va en tant qu’Institution de défense des Droits humains,
mener des actions pour un règlement holistique de l’affaire. Et suite à la libération
le jeudi 23 juillet 2020 de ces élèves, la Présidente de la CNDH, Nakpa Polo, qui juge idoine la décision de la justice,
revient plus en détail à travers une interview accordée au site gapola.
Gapola:
Depuis quelques jours, il y a une affaire qui défraie la chronique :
affaire « sextape ». La Commission nationale des droits de l’homme
(CNDH) en est-elle au courant? Et quelles sont les actions qu’elle a
menées ?
Nakpa Polo: Effectivement, la CNDH a appris cette
affaire par le canal des réseaux sociaux. Le comportement des élèves en question
est déplorable et condamnable, il s’agit d’images obscènes qui heurtent les
meurs de notre société.
Dès qu’elle a appris l’interpellation, le 16 juillet
2020 de plusieurs auteurs présumés, la CNDH a pris attache avec le ministre de
la justice, puis le Procureur de la République.
Selon les informations recueillies auprès de ceux-ci,
cent quatre (104) élèves présumés auteurs des images obscènes sur les réseaux
sociaux ont été interpellés.
C’est ainsi que la CNDH a rendu visite aux élèves
gardés à vue les 21, 22 et 23 juillet 2020. Elle a eu des entretiens d’une part
avec les responsables des lieux où ces enfants sont gardés et d’autre part avec
les élèves eux-mêmes et certains de leurs parents.
Il ressort des entretiens que les élèves sont bien
traités. Ils reçoivent les visites de leurs parents qui leur apportent à manger
au moins deux fois par jour. Ils bénéficient également des soins de santé pour
ceux qui en ont besoin.
Parallèlement aux visites, la CNDH a mené des actions
de plaidoyer en direction du ministère des Enseignements primaire et secondaire
en vue d’un règlement holistique de cette affaire. Par ailleurs, elle est en
contact permanent avec le ministre de la justice dans le cadre du suivi.
Que
pensez-vous de la sentence prononcée par
le juge ce 23 juillet 2020 ?
La CNDH était représentée dans la salle d’audience de
même que certaines organisations de défense des droits de l’homme.
Il faut noter également que tous les prévenus ont
bénéficié de l’assistance de leurs avocats.
Nous pensons que le juge est allé dans la bonne direction en prononçant des relaxes et des sursis. Il a
donc pris en compte l’intérêt supérieur de ces jeunes élèves.
Car, le fait que les mêmes actes aient été posés dans
d’autres pays de la sous-région, notamment le Bénin, le Sénégal et la Côte
d’Ivoire peut amener à penser que ces apprenants ont été négativement impactés
par les réseaux sociaux.
La détention de ces apprenants n’est pas la solution
idoine. Elle aurait eu des impacts sur le reste de leur cursus en cette période
de révision surtout si les concernés ne passent pas leurs examens.
De plus la stigmatisation et la diabolisation dont ces
apprenants en particulier les mineurs sont victimes, seront dévastateurs pour
leur équilibre psychologique.
La CNDH en appelle à la responsabilité des parents et des
éducateurs s’agissant de l’utilisation de téléphones et des réseaux sociaux par
les élèves.
Interview
réalisée par Gapola
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