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Crédo TETTEH |
Selon
wikipédia, la démocratie désigne
aujourd'hui tout système politique dans lequel le peuple est souverain.
L’expression
de la souveraineté du peuple est ressentie à travers les urnes, dans un
environnement de jeu électoral où toutes les institutions impliquées jouent en
toute souveraineté leur partition et dans le strict respect des dispositions
des textes de loi en vigueur.
Notre pays, le Togo, ne
saura déroger à cette tradition qui veut que les institutions de la République
se renouvellent librement et que le peuple soit au centre de toutes les
décisions. C’est ainsi que nous, les Togolais, étions aux urnes le 22 février
2020, pour choisir librement le Président de la République pour un nouveau
quinquennat, parmi une brochette de candidats.
Si la liberté, la
possibilité, le pouvoir de choisir
quelqu’un a été effectif le 22 février dernier, il faut reconnaitre avec
Henri Bergson, L'Évolution créatrice, 1907, qu’avoir le choix
est synonyme de responsabilité et d’engagement.
Ainsi donc, les Togolais
en tout discernement ont porté leur choix sur le vainqueur de la dernière
présidentielle, ce dernier qui a par la suite prêté serment selon la
Constitution et renvoyé dans ses charges. Quelle belle illustration de la
démocratie, même si par extension elle peut aussi qualifier une forme de
société, la manière de se gouverner qu'adopte une organisation ou encore un
système de valeurs.
Démocratie
comme défiance de l’autorité ?
Participer aux décisions
politiques par le vote, est depuis des lustres une tradition au Togo. A chaque
échéance électorale, les gouts et les désirs sont prononcés et tout est mis en
œuvre dans tous les états-majors afin qu’au lendemain du vote, on voit se
réaliser son rêve qu’est de remporter
l’élection. C’est ainsi partout, même dans les grandes démocraties.
Une ambition est toujours
nourrie et y croire n’est qu’une obligation dont le soubassement est un choix,
choix de compétir, désir de gagner ou éventualité de perdre et d’acceptation
des résultats tels que proclamés par les Institutions en charge des élections.
En démocratie, le citoyen
est au centre de l’action politique, de tout développement. Le citoyen a des
droits mais aussi des devoirs. Ce citoyen est également appelé à considérer et
respecter l’autorité de l’État, dans toute sa plénitude. Car un citoyen sans
devoir est comme aller à la rivière avec un panier. On ne pourra ensemble,
ainsi, rien faire de bon si l’on se cache derrière les vertus de la démocratie
pour défier l’autorité établie, l’autorité de l’État. La démocratie ne saurait
donc être synonyme de défiance de l’autorité.
Selon Michel Delaunay dans ‘’Démocratie, autorité et école’’, la «
démocratie se détruit tout autant en ne résistant pas à la tentation de la
démagogie dont quelques expressions sont bien connues. La première consiste à
mettre le terme de démocratie à toutes les sauces et à chercher à l’imposer
dans des champs où ses principes ne conviennent pas ». Ce qui rappelle la
notion de respect de l’autorité qui est en total déphasage avec la défiance de
l’autorité.
Précisons
que dans notre pays le Togo et surtout en fonction du jeu politique, on confond
tout et facilement et par dérive, l’on assimile la démocratie et peut-être sa
vivacité à la défiance de l’autorité. Bien mauvaise conception car en
démocratie, le juge ou l’autorité judiciaire n’est pas appelée à
être ami de quelqu’un mais à faire respecter le droit. Tout simplement et de la
façon la plus rigoureuse. Et dans le cas
d’espèce de quelqu’un en conflit avec la loi et à qui la loi devra totalement
s’appliquer, par le biais de la justice, il est de notre honnêteté de le souligner qu’on ne saurait se réfugier
derrière la politique pour foutre du bordel et même défier l’autorité de la
chose judiciaire parce qu’on vit dans un rêve impossible soit-il.
Les
dérives d’un politique
Le candidat bien
malheureux à la présidentielle du 22 février 2020, Agbéyomé Kodjo, s’est abonné dès la clôture du vote dans un
processus de confusion et de déraillement notoire. Il nous en souvient que
quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote, le candidat
de la dynamique Kpodzro s’était proclamé vainqueur des élections. Il
s’inscrivit ainsi dans une logique de déraillement quitte à hypothéquer le
vivre ensemble dans une démarche de mettre à mal les institutions de la
République. C’est ainsi qu’en toute défiance de l’autorité, le perdant Agbéyomé
Kodjo nomma deux individus de la diaspora respectivement premier ministre (Prof
Antoine Koffi Nadjombé) et ministre des Affaires étrangères (Me Kwassigan
Adjé-Woda Arnaud AGBA). Deux êtres humains qui ne représentent que leur propre
ombre et incapables de toutes actions légitimes, légales en faveur des
populations togolaises si ce n’est de débiter des inepties sur les réseaux
sociaux entre temps assimilables à des incantations d’un esprit confus.
Multipliant les
incongruités politiques, Agbéyomé Kodjo tombe dans les mailles de la justice
après des acrobaties dignes d’un débutant en politique et s’en ressort avec une
liberté sous contrôle judiciaire, le 25 avril 2020 en quatre points bien précis
dont l’essentiel coercitif est l'interdiction de faire toute déclaration
tendant à remettre en cause les résultats du scrutin présidentiel du 22 février
et l’abstention de toute déclaration ou attitude ‘’tendant à remettre en cause
et à saper l'ordre constitutionnel et institutionnel’’.
Se sachant en conflit avec
les conditions de son contrôle judiciaire, le président du MPDD s’est
volatilisé dans la nature tel du gaz carbonique suite à sa convocation le
vendredi 10 juillet 2020 par devant le
Doyen des Juges d’instruction. Triste réalité désormais pour Agbéyomé Kodjo qui
doit courir dans tous les sens tel un forcené, dans une course sans fin et
finalement condamné à une vie de rat.
Est-il encore besoin de
rappeler que le gros perdant de la dernière présidentielle, qui s’impose une
vie d’illusions à l’opposé de la réalité, était incapable de soutenir un
argumentaire par des preuves palpables ? Eh oui, l’ancien premier ministre
et aujourd’hui président du parti MPDD est victime de sa propre turpitude.
Incapacité notoire de présenter un bout de papier justifiant de ‘’sa prétendue
victoire’’ mais surfant sur l’immaturité de la plupart de ceux qui le suivent,
et même par procuration-allusion faite au suivisme béat du prélat Mgr Kpodzro,
Agbéyomé Kodjo a tout faux. Il doit avoir ce courage indien de cesser de
tromper ‘’son peuple’’ et d’avoir un comportement politique décent.
Telle une poule mouillée,
Agbéyomé Kodjo fait et vit de mouvements
saccadés en toute perdition. Il se met à dos même l’autorité judiciaire,
gratuitement et c’est bien malheureux.
Agbéyomé
Kodjo, seul contre tous
Le passé peu reluisant de
cet homme politique l’a vite rattrapé. Agbéyomé Kodjo n’a jamais fait
l’unanimité autour de sa personne, bien plus autour de ses convictions
politiques.
Pour preuve, Jean Pierre
Fabre et son parti l’Alliance nationale pour le changement (ANC) n’ont
jusqu’alors insinué une quelconque victoire électorale du candidat fabriqué par
Mgr Kpodzro qui au lieu de rassembler ce qui est épars, a plutôt divisé cette
opposition politique anémiée par des années de lutte sans vision, sans mission
et souffrant amèrement de stratégies gagnantes.
Une supposée
reconnaissance de la victoire d’Agbéyomé Kodjo par le parti ANC l’aurait
ragaillardi et rendu fou. Hélas, Agbéyomé Kodjo n’aura pas eu ce prestige tant
souhaité. Sinon en rêve ! Bref !
En attendant ‘’ la
démocratie des bêtes sauvages’’, interrogeons la valeur morale de la
démocratie. Questionnons également les deux facettes de l’exercice de l’autorité,
l’obéissance et la sanction.
Par
Crédo TETTEH, Journaliste
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