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Face à des conditions de travail qui frisent la précarité, la masse ouvrière de la société Amina, dit ne plus pouvoir rester les bras croisés. Cette dernière, dénonce une volonté de l’employeur avec la complicité de quelques employés, à maintenir la masse ouvrière au rang de simples prolétaires, dont les conditions de vie et de travail, n’ont depuis une vingtaine d’années, connues aucune amélioration.
Déplorant des conditions
de travail précaires, avec des salaires qui stagnent et quelques fois régressent,
la masse ouvrière de la Société Amina, spécialisée dans la fabrication des
mèches synthétiques, disent ne plus supporter les irrégularités instaurées en
loi dans la société.
Une situation qui selon
ces employés, est particulièrement liée, à l’absence de délégués de personnel,
capables de porter leur cause auprès de l’employeur, qui face à cette situation
d’irrégularité, préfère ignorer les doléances de la masse ouvrière. Cette
dernière, qui depuis une vingtaine d’années, végète dans la précarité.
Le
point de discorde
Se basant sur la
convention collective et sectorielle de la zone franche, la masse ouvrière,
relève que le Délégué du personnel chargé de porter les doléances de ses
collègues, auprès de l’employeur, est élu pour une durée de deux (2) ans,
renouvelable.
Mais contrairement à cette
disposition, ceux de la société Amina, au nombre de trois (3), pour plus de
3000 employés, sont élus depuis 2001, soit plus de 19 ans et se « maintiennent
avec la complicité de l’employeur ». Pis,
devenus des complices de l’employeur, ils se révèlent incapables de porter les
doléances de la masse ouvrière et de les défendre dans la mesure du possible.
Face à cette situation qui
prévaut et qui n’entre dans l’intérêt de personne, à part l’employeur et les Délégués
illégaux, « nous
avons saisi, la Direction sur la question, puisque c’est de son ressort
d’organiser les élections. Mais depuis, aucune réponse ne nous a été
donnée. Mais aujourd’hui, la masse ouvrière s’est donc réunie pour
constater l’ensemble de ces irrégularités au sein de notre entreprise et voir
les actions à mener. Notre objectif,
c’est de faire en sorte pour que les élections soient organisées et dans la
transparence. Pour cela, nous allons une fois encore, saisir l’employeur, avec
amplification au niveau des institutions compétentes et de juger de la
suite ».
Des
Responsables de syndicats également Délégués
Aujourd’hui, le réel
problème avec la masse ouvrière de la société Amina, « c’est que nos Délégués qui se
maintiennent depuis 19 ans, dans
l’illégalité avec la complicité de l’employeur, sont également les secrétaires généraux du SYNTRAZOF (Syndicat national des travailleurs
de la zone franche) et du SYLITASOF
(Syndicat libre des travailleurs de la zone franche). Ce qui fait qu’ils
empêchent tout mouvement et vont même jusqu’à nous dissuader de toutes actions.
Mais ils ne font grand-chose pour l’amélioration de notre condition de vie et
de travail».
Les difficultés
de la masse ouvrière
Selon la masse ouvrière, les difficultés et irrégularités n’en manquent pas. L’on relève entre autres, des salaires coupés sans aucune explication, des réquisitions pour travailler les dimanches, et ce, en dépit des dispositions qui imposent une négociation préalable avec l’ouvrier.
Pour cet ouvrier dont nous gardons l’anonymat,
« les
difficultés sont nombreuses. Nous relevons des acharnements sur les
travailleurs, des mises à pied qui ne respectent aucun règlement, des
Responsables de ressources humaines qui foulent au pied les dispositions en
vigueur ». Au-delà, « au vu des risques que nous prenons
dans nos tâches quotidiennes, il est prescrit dans les textes, un bilan de
santé chaque année pour le travailleur, ce qui n’est jamais pris en compte par
notre employeur. Pis, pour renter dans un contrat CDI (Contrat à Durée
Indéterminé), il faut au minimum cinq (5) années révolues au lieu de quatre (4)
ans comme l’exige le code de travail ».
Autant d’irrégularités, qui emmène la masse ouvrière de la société Amina, à exiger
de l’employeur, l’organisation des élections des Délégués de personnel, pouvant
permettre aux ouvriers de choisir leur représentant digne de porter leurs
doléances.
« On
ne peut pas continuer par maintenir plus de 3000 ouvriers dans la précarité
avec la complicité de trois (3) délégués de personnel en place depuis 19 ans,
au lieu de deux (2) ans. Plus encore, des responsables de syndicats mais qui ne
font grand-chose, dans l’intérêt de la masse ouvrière, mais plutôt préfèrent la dissuader de toute action pour maintenir
leurs intérêts auprès de l’employeur pendant que les autres souffrent », a souligné un tout
autre ouvrier.
Caleb AKPONOU
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