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Le vendredi 27 novembre 2020, le Groupe Togocom activait son réseau commercial 5G, permettant au Togo d’être le 1er pays d’Afrique de l’Ouest et le 3ème du continent africain à déployer cette technologie. Si l’initiative se veut louable, elle est inopportune pour bon nombre de Togolais, qui dénoncent une simple propagande au détriment d’une réelle volonté d’assurer aux populations, des services de communication qualitatifs et à coûts abordables.
Le lancement de la 5G par
le Groupe Togocom ne cesse de susciter des réactions et des interrogations.
Que ce soit du côté des
techniciens du Groupe ou des analystes, des inquiétudes persistent sur le
bien-fondé de cette initiative, surtout que le Togo n’a pas fini d’amortir la
4G, qui peine à couvrir les coins et recoins du pays.
Et partant du constat qu’une
technologie mal maîtrisée peut s’avérer dangereuse pour les populations, il
urge de se poser quelques questions préalables, selon les techniciens.
Il s’agit entre autres de
savoir, si la technologie 5G est bien mûre et maîtrisée par les fabricants et
les institutions normatives avant que Togocom n’y passe ? Quelles sont les
fréquences dans lesquelles Togocom opère ? A-t-il eu les licences pour les
différents spectres ? Est-ce que les terminaux sont disponibles sur le
marché togolais à coût abordable ? Et surtout, a-t-on fini d’amortir la 4G
pour passer à la 5G ?
Autant d’interrogations
qui hantent la mémoire du citoyen lambda, quand on sait que le duopole (Togocom
et Moov), peine à offrir aux populations, un débit maximum 4G et à coût réduit.
Pour Pasteur Edoh Koami,
Président du MMLK, l’ARCEP doit rappeler Togocom à l’ordre par rapport à cette
folie de grandeur qui ne peut pas prospérer.
« Nous avons de sérieux problèmes avec la 4G, on fait une transition vers la 5G, ce qui n’est pas possible », souligne-t-il.
Pis, la société qui dit
faire du Togo, le pays pionnier de la 5G dans la sous-région, n’a pas préparé les
populations à adhérer à cette technologie. Une situation qui ne saurait
prospérer, selon le Responsable MMLK, qui annonce se prononcer clairement sur
la situation les jours à venir.
Abordant dans le même sens,
Emmanuel Sogadji, Président de la Ligue des Consommateurs Togolais (LCT),
souligne qu’au niveau de la Ligue, « l’opportunité n’est pas à la 5G. Il faudrait d’abord
qu’on puisse réduire les coûts et assurer la qualité de la 3 et 4G. Les populations
n’ont pas besoin de savoir que leur pays a été le tout premier à activer la
commercialisation de la 5G. Elles veulent juste savoir que leur pays est le
premier à offrir des services de communication qualitatifs et
abordables ».
Même analyse pour ce
technicien du Groupe Togocom qui requiert l’anonymat. « Aujourd’hui, le Togo a des besoins en
internet fixe non honoré. Mais la question reste de savoir si le Conseil
d’administration qui a donné son feu vert pour un tel investissement dans la 5G,
a réalisé une étude de faisabilité avant de s’y engager ?».
Autrement dit, est ce que
Togocom qui a la 3G et la 4G, assure déjà une gestion efficace pour prétendre
aller à la 5G ? L’on n’y croit pas, puisque la cherté et la piètre qualité
des services internet sont quotidiennement décriées par les populations.
De
la nécessité de rectifier le tir
Aujourd’hui pour relever
le défi de la mauvaise qualité des services et débits offerts, il y a lieu « que Togocom
pensent avant tout à l’extension de son réseau et non à soutenir les autres qui
en ont suffisamment ». Et en ce qui concerne le déploiement de
la 5G, « il
doit falloir que le Groupe parvienne à convaincre sur les raisons pour
lesquelles il fallait lancer cette technologie de très haut débit, puisqu’une
simple étude nous montre qu’il reste à faire en matière de trafic de la 3G et
4G. La 5G, devrait normalement être un projet à moyen terme. Mais à court terme, on aurait d’abord pu
faire l’audit des deux premières avant de passer à la 5G ».
En outre, pour relever les
différents défis, Togocom doit également faire du service d’argent une priorité
et aussi accélérer ses installations en FTTH (Fibre optique jusqu’au domicile).
Un type de réseau de télécommunication physique qui devra permettre l’accès à
internet à très haut débit.
Autrement dit, l’objectif serait
de promouvoir aux populations une couverture qualitative et à moindre
coût, qu’une technologie mal maîtrisée.
Caleb
AKPONOU
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