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Sama Kondokissem Hodalo |
La SAFER a confié la gestion du fonctionnement des postes de péage et pesage à une femme. Il s’agit de Sama Kondokissem Hodalo, gestionnaire de formation. En ce dernier semestre de l’an 2021, elle assure la coordination des opérations de collecte de droits d’usage de la route sur 13 postes répartis dans les cinq régions économiques du pays. Dans cet entretien, l’ex chef du péage de Davié nous présente les missions qui lui sont dévolues tout en apportant des précisions sur le niveau moyen de mobilisation des fonds et la ressource humaine qui s’y attèle. Elle passe également en revue les différentes formes de modernisation des péages avec appréciation du bénéfice des usagers. Mme Sama, cheffe service exploitation des postes de péage et pesage décrit ensuite le phénomène de contournement des péages par certains usagers de la route et rassure les autorités car, dit-elle, des dispositions sont en cours en collaboration avec les élus locaux pour mettre fin au mal qui porterait un coût dans la mobilisation des ressources financières. Outre Mme Sama, 04 autres femmes sont à ce jour cheffes, respectivement des postes de Davié, de Vodougbé, d’Aképédo et de Kpomé. Lisons plutôt !
Dans
l’organigramme de la Société Autonome de Financement de l’Entretien Routier
(SAFER), vous occupez le poste de chef service exploitation des postes de péage
et pesage. Pouvez-vous nous rappeler en détail la mission qui vous a été
confiée depuis votre nomination?
Précédemment chef de poste
au péage de Davié, nous avons accédé au service exploitation des postes de
péages et pesage en décembre 2019. Principalement, nous avons pour mission la
gestion du fonctionnement des postes; la coordination des opérations de
collectes des droits d’usage de la route puis la supervision des activités de
maintenance des équipements.
Plusieurs
grands axes routiers du Togo sont dotés de postes de péage pour la mobilisation
des ressources financières en faveur de l’entretien de l’ensemble du réseau routier
national. Quel peut être en moyenne le niveau de mobilisation des fonds pour le
financement de l’entretien routier ?
L’exploitation des postes de péage a été
confiée à la SAFER par nos autorités en vue du financement de l’entretien de
l’ensemble du réseau routier national. Tous les postes de péage n’accueillent
pas le même trafic routier et donc, n’offrent pas le même rendement en termes
de ressources financière. D’une façon plus simplifiée, nous pouvons dire que
l’apport des péages dans l’assiette allouée à l’entretien routier avoisine les
30% en 2020.
A
combien estime-t-on le nombre de postes de péage au Togo à la date du 18octobre
2021 ? (Une présentation chronologique de la mise en service des différents
postes de péage si possible)
Comme précédemment énoncé,
les postes de péages sont implantés dans toutes les régions économiques du
territoire national togolais. La SAFER a hérité au départ d’un ensemble de quatre
postes de péage en exploitation de l’ex CAPER dont le premier poste a été
construit sur la nationale n°2 au niveau La cheffe service exploitation des
postes de péage et pesage se prononce sur sa mission et les innovations apportées
de Vodougbé dans la préfecture des Lacs et mis en exploitation dès juillet
2006. Trois autres postes à savoir Davié, Sotouboua et Sanguéra, ont été mis en
exploitation à partir de juillet 2007. Par la suite, le gouvernement confie à
la SAFER, la gestion de nouveaux postes notamment le péage d’Alédjo dans la
préfecture d’Assoli ; de Défalé dans la préfecture de Doufelgou, tous deux mis
en exploitation en janvier 2015. Dans la préfecture de Tône, le gouvernement
implante un péage qui entre en fonction en mai 2018. Il faut compter aussi le
péage d’Adéta (préfecture de Kpélé) mis en service dès septembre 2018. Au cours
de l’année 2021, deux nouveaux postes de péage ont vu le jour : il s’agit des
péages de Notsé ouvert en février dans le Haho et celui deKpomé, qui a démarré
en août dans la préfecture de Zio sur la route Lomé-Vogan. Un peu avant ces
deux plus récents postes, on note l’ouverture du péage d’Aképédo en octobre 2020
dans la préfecture de l’Avé. Il est à noter aussi l’implantation et
l’exploitation de kiosques à Tabligbo (préfecture de Yoto) en décembre 2018 et
sur les anciennes voies à (l’opposé des postes qui sont déjà en exploitation
sur les contournements) d’Alédjo et de Défalé. Outre la mission de financement
de l’entretien routier, il est constaté que les postes de péage constituent un
canal pourvoyeur d’emplois : à combien évaluez-vous la ressource humaine
affectée pour assurer en permanence la collecte des droits d’usage de la route
? Expliquez comment vous arrivez à garantir, à travers ce personnel, le
fonctionnement permanent et efficace des postes de péage ; A l’instar de tout
service, la SAFER pourvoit à l’emploi dans sa recherche de main d’œuvre qualifiée
et compétente nécessaire au fonctionnement des postes. La ressource humaine
indispensable au fonctionnement d’un poste varie selon sa taille et son niveau
de technicité. Mais d’une manière générale, le fonctionnement d’un poste de
péage nécessite une logistique et un personnel minimum composé d’un chef de
poste, des chefs d’équipes, des régisseurs aux commandes de la régie de vidéosurveillance,
un électrotechnicien, des caissiers et des techniciens de surface. Les chefs
d’équipe, les régisseurs et les caissiers sont organisés en équipes de rotation
pour maintenir le poste ouvert 24h/24 et 7j/7. Le chef de poste organise
l’ensemble des activités sur le poste et les électrotechnicien assurent la maintenance des équipements
installés sur le poste. La régie de vidéosurveillance est l’organe de contrôle
qui exploite les caméras de vidéosurveillance installées sur les postes de
péage depuis juillet 2014. La SAFER a mis en place ce système pour rassurer les
usagers et les instances supérieures de contrôle que les recettes reversées
sont celles qui sont collectées. Naturellement l’impact est significatif sur
l’efficacité de l’opération de collecte des droits d’usage de la route aux
postes de péage.
Renseignez
le public sur les services qu’offrent les péages d’une part et ceux du pesage
d’autre part ;
L’entretien du réseau
routier national est coûteux pour l’État. C’est pourquoi chaque usager de la
route devra y contribuer en payant les droits d’usage de la route à chaque
franchissement de poste de péage. Ce faisant, il se crée parfois de longues
files d’attente. Pour régler les problèmes d’impatience liés aux pertes de
temps pour les usagers et de manque de monnaie, la SAFER a amorcé depuis
l’année 2020 le processus d’automatisation des postes de péage dont la phase
pilote prenant en compte les postes de Davié, de Vodougbé et d’Aképédo a été
inaugurée le 30 octobre 2020 par Victoire Tomegah Dogbé, chef du gouvernement.
Le système automatisé des postes de péage permet donc de résoudre ces problèmes
par créations des couloirs automatisées. Ce système vient également apporter la
solution à l’insuffisance de monnaie. Mis à part le système classique qui
permet le paiement en espèces, la SAFER dispose désormais du paiement automatique
par abonnement à la carte ou à la vignette. A cette ère de la digitalisation
des services, et considérant la menace de la pandémie au corona virus, l’usage
des couloirs automatisés vient à point nommé. Le pesage quant à lui offre non
seulement le service de pesée, mais aussi celui du contrôle des charges à
l’essieu et sur le poids total autorisé en charge(PTAC) conformément au
règlement 14 de l’UEMOA. Ce dernier service permet de prévenir la dégradation
de la route et de ce fait garantir la durabilité du réseau routier dans son
ensemble. A ce jour un seul poste de pesage fixe est exploité par la SAFER.
C’est celui de Djéréhouyé situé à 10km à la sortie Nord de la ville d’Atakpamé
sur la RN1, soutenu par les bus de contrôle de charge à l’essieu mobile.
L’automatisation
des péages de Davié, de Vodougbé et d’Aképédo est rendue opérationnelle depuis
le 30 octobre 2020 à travers un lancement présidé par Mme le premier ministre.
Un an après, les usagers abonnés profitent ils aisément de la nouvelle plateforme
?
Les avantages liés à l’usage
des couloirs automatisés sont remarquables. Les abonnés peuvent aisément
témoigner qu’ils n’ont plus de soucis liés à la monnaie ou de lenteur dans le
processus de paiement. C’est pour cette raison que nous invitons les usagers
des véhicules légers à s’abonner à la carte ou à la vignette. En général les
couloirs automatisés fonctionnent sans problème majeur tant que la connexion au
réseau est stable.
Le
phénomène du contournement des péages par les usagers de la route devient
inquiétant et peut déséquilibrer vos prévisions en termes de mobilisation de
ressources financières. Parlez-nous des dispositions en cours pour éradiquer le
mal ;
Le phénomène de contournement
des péages qui, au départ, concernait Lomé et ses environs prend de l’ampleur et
s’étend aux postes de l’intérieur du pays depuis la mise en application des
nouveaux tarifs de péage. Ces facteurs contribuent à drainer un trafic
important de véhicules loin des couloirs de collecte. Deux actions sont mises
en œuvre pour combattre le phénomène. Il s’agit de mener une action de
communication, de sensibilisation et d’information sur le bien-fondé du
paiement des droits d’usage de la route et la nécessité de maintenir le réseau
routier en bon état de praticabilité. A ce niveau les autorités locales
concernées sont associées pour une efficacité maximale de l’action menée.
Ensuite des sorties inopinées Suite de la page 2 La cheffe service exploitation
des postes de péage et pesage se prononce sur sa mission et les innovations
apportées des agents de la DSR sont organisées pour décourager les
contrevenants et canaliser le trafic vers les points de péages.
Vous
êtes la première femme à qui l’autorité a confié la gestion des péages et
pesage. Qu’apportez-vous comme innovations pour un meilleur service ?
Au-delà de toute considération,
c’est un véritable honneur pour nous d’être à ce poste. Nous sommes à juste
titre reconnaissante et remercions l’autorité qui nous fait confiance en nous
confiant cette mission. Notre responsabilité au service exploitation des postes
de péage et pesage, exige de nous une attention particulière vis-à-vis des
usagers de la route et de la technologie, pour concilier leurs exigences avec
celles de la loi et de l’avancée technologique. Il faut également offrir aux
usagers un service de qualité avec un personnel qualifié et compétent ; des
chefs de postes sont régulièrement formés aux nouvelles méthodes managériales
et pratiques d’excellence. En tant que première femme à ce poste, nous avons la
lourde tâche de susciter la prise de hauteur parmi la gent féminine au sein de
la SAFER pour atteindre une parité des postes de responsabilité entre les
hommes et les femmes.
A
quelle stratégie managériale faites-vous appel pour mener à bien votre mission?
Notre stratégie managériale
est toute simple : emmener tout le personnel des postes à adhérer à la vision
du gouvernement et principalement à la feuille de route 2020 – 2025. Cela passe
par la rigueur et le professionnalisme dans le travail pour l’atteinte des
objectifs liés à notre secteur.
Votre
message à l’endroit des usagers de la route
Sans les usagers de la route,
la SAFER ne pourrait pas collecter les droits d’usage. Ce qui porterait un coup
dur au programme du gouvernement relativement à l’entretien routier car, non
seulement le réseau routier serait dans un état impraticable, mais encore, nombre
de localités resteraient plus longtemps enclavées et le développement du pays
en pâtirait. Nous sollicitons l’adhésion des usagers de la route à la mission
de la SAFER par le paiement des droits d’usage lors du franchissement des
postes de péage.
Votre
mot de la fin
Nous pouvons être usager de
la route à un moment ou à un autre. L’avantage de circuler sur des routes bien
faites et entretenues est incontestable. Il suffit de faire un retour vers 2008
et de se rappeler l’état dans lequel le Togo se trouvait lorsque par exemple,
le pont d’Amakpapé s’était effondré pour mieux comprendre la nécessité pour
tout citoyen de contribuer à l’entretien des infrastructures routières nationales.
Le paiement des droits d’usage de la route contribue au financement de
l’entretien du réseau routier de notre pays, au financement des projets de
développement communautaire et la création d’emplois. C’est donc pour des
causes nobles que les droits d’usage de la route, payés par les usagers, sont
utilisés.
Interview
réalisée par la rédaction de Méga Info
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