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Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma |
La ministre de l’Action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma s’est prononcée mercredi 15 juin 2022 à Lomé, sur la Journée de l’Enfant Africain (JEA). Dans une interview, elle a retracé l’historique de la JEA célébrée tous les 16 juin et les activités devant marquer la célébration de la 32ème édition au Togo. Aussi est-elle revenue sur les initiatives du gouvernement promouvant les droits de l’enfant. Lisez plutôt !
Madame
la ministre, la communauté africaine célèbre encore ce 16 juin, la journée de
l’enfant africain…Pouvez- vous nous parler un peu de l’historique de cette
journée ?
Depuis 1991, la conférence
des Chefs d’Etat de l’OUA a institué le 16 juin comme journée de l’enfant africain,
en souvenir du 16 juin 1976 où des milliers d’étudiants sud-africains ont
manifesté à Soweto pour exiger une éducation de qualité et non discriminatoire.
Des centaines d’enfants ont été massacrés au cours de cette manifestation par
le régime de l’apartheid en place à l’époque, laissant ainsi un repère
historique à travers le monde en matière des droits de l’enfant.
Qu’implique
le thème de cette 32è célébration, à savoir : Élimination des pratiques
néfastes affectant les enfants : Progrès sur les politiques et pratiques depuis
2013 ». ?
Plus qu’une tradition, cette 32ème édition
interpelle encore une fois les gouvernants, les acteurs de protection de
l’enfant et la communauté africaine toute entière à renforcer les actions en
vue de garantir un environnement protecteur aux enfants.
A
travers ce thème, il s’agit d’évaluer les approches, les politiques, les
programmes et la législation adoptés par les États membres depuis la
commémoration de cette journée en 2013 sous le thème : ««
Élimination des pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les
enfants : notre responsabilité collective ».
Rappelons qu’en 2013, l’un des objectifs principaux était
d’accentuer les rôles et les responsabilités des États parties à la Charte africaine
des droits et du bien-être de l’enfant, de sorte à combattre plus efficacement
les pratiques néfastes exercées sur les enfants en Afrique. Et, notre pays a
bien intégré cette dynamique à travers toutes les dispositions qu’il a prises
au profit de tous les enfants, quels qu’ils soient.
Pouvez- vous
identifier quelques -unes de ces pratiques néfastes qui nuisent dangereusement
à l’avenir des enfants africains ?
Il est de notoriété publique
que la culture africaine joue un rôle important dans l’éducation et la vie des
enfants par la richesse des valeurs qu’elle comporte et qui sont transmises de
générations en générations.
Cependant, il n’est pas moins évident que certaines de ces
pratiques puissent être aujourd’hui mises en question au regard des mutations
inhérentes à l’évolution du monde.
Il s’agit, par exemple, des mutilations génitales
féminines, du mariage des enfants, des rites d’initiation dégradants et
nuisibles, de l’infanticide, de l’offrande de jeunes filles vierges à des
prêtres, de l’élimination des enfants accusés de sorcellerie, des albinos ou
des jumeaux sur la base des croyances mystérieuses.
Les causes de ces phénomènes,
aussi nombreuses que diverses, se rapportent généralement à la conception de la
socialisation de l’enfant, à des soubassements conjoncturels, structurels et économiques.
Et, ces pratiques demeurent nuisibles à l’épanouissement de
l’enfant, car elles produisant des répercussions
psycho-traumatiques graves et durables sur la santé de l’enfant, son éducation et
sa vie sociale à court et à long terme.
Venons-en aux mesures prises par le Togo
pour faire face à la situation
Il faut reconnaître que le Gouvernement, sous le leadership
du président de la République Son
Excellence Monsieur Faure
Essozimna GNASSINGBE, a placé la protection de l’enfant au cœur de ses
préoccupations. Depuis 2013 des efforts ont été consentis à plusieurs niveaux
pour le renforcement des mesures juridiques, politiques et
institutionnelles.
·
Sur les plans juridique et politique
-
L’adoption de la loi n°2015-010 du 24 novembre 2015
portant nouveau code pénal qui criminalise le viol et pénalise le mariage des
enfants ;
-
L’harmonisation
à 18 ans révolus de l’âge de mariage dans la législation
togolaise, notamment dans le code de l’enfant de 2007 en son article 267 et le
code des personnes et de la famille de 2014 en son article 43 ;
-
L’actualisation
de la politique nationale du bien-être de l’enfant et de la politique nationale pour l’équité et
l’égalité de genre.
·
Sur
le plan institutionnel:
·
Nous
avons,
-
La
mise en place du comité national des droits de l’enfant et du cadre national de
concertation des acteurs de protection de l’enfant ;
-
La mise en
place des maisons de justice et des centres d’écoute sur les violences
basées sur le genre;
-
Le
renforcement en 2018 du mécanisme de dénonciation à travers la ligne verte « Allo 1011 » par le signalement
des cas de violences par message et la mise à disposition des informations aux
adolescents sur la santé sexuelle et reproductive.
Par ailleurs, plusieurs
autres progrès ont été réalisés, notamment :
-
L’élaboration
en 2015 d’une stratégie de communication adressant les pratiques sociales, traditionnelles
préjudiciables aux enfants ;
-
La mise en
œuvre du programme national de lutte contre les grossesses et les mariages chez
les adolescentes en milieux scolaire et extrascolaire ;
-
La signature
en 2016 d’un engagement additionnel sur le mariage des enfants par les chefs
traditionnels et religieux ;
-
L’élaboration
de plans d’actions des chefs traditionnels et religieux dans le cadre de la
mise en œuvre de la déclaration de Notsè et de l’engagement additionnel de
Togblékopé ;
-
L’élaboration
de modules de formation en compétences de vie courante des adolescent(e)s et
jeunes extra scolaires ;
-
La mise en
place de 165 organes fédérateurs qui
veillent à la protection des enfants au niveau communautaire.
C’est
l’occasion ici de saluer la parfaite collaboration qui existe entre les acteurs
publics, les partenaires techniques et financiers, les organisations de la
société civile, et de les encourager à plus d’efforts pour des actions
concertées dans l’intérêt supérieur de nos enfants.
Je
voudrais exprimer la reconnaissance du Gouvernement aux chefs traditionnels et
religieux, qui ont fait de cette lutte leur cheval de bataille.
Quelles sont les activités qui vont
meubler la célébration de cette année ?
En dehors de ce message que nous délivrons actuellement,
les activités ci-après sont retenues :
-
L’organisation
de deux ateliers régionaux de bilan sur la lutte contre les pratiques
préjudiciables aux enfants à Lomé et Dapaong,
-
Des
sensibilisations sur les pratiques culturelles néfastes à travers les médias et
les réseaux sociaux ;
-
La
parole va être donnée aux enfants à travers l’animation de dialogues virtuels
avec les adolescents et jeunes pour recueillir leur avis sur le sujet ;
La
création de villages modèles en vue de promouvoir les bonnes pratiques en
matière de lutte contre les pratiques préjudiciables aux enfants.
Avez –vous un message pour clôturer cet
entretien ?
Avant de finir, je voudrais renouveler au nom
de tous les enfants, notre gratitude au Président de la République, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna
GNASSINGBE pour l’impulsion nécessaire qu’il ne cesse de donner au Gouvernement
par rapport aux actions pertinentes à mener au profit des enfants.
Je réitère également la
gratitude du Gouvernement aux partenaires techniques et financiers, aux
organisations de la société civile pour leur appui constant ; aux chefs
traditionnels et religieux notre admiration pour leur dévouement exemplaire en
faveur des engagements pris.
J’exhorte l’ensemble des
acteurs impliqués dans la protection des enfants à s’approprier du thème de
cette édition à travers des synergies d’actions urgentes, pertinentes et innovantes
pour le meilleur devenir de tous les enfants.
Aux parents, aux éducateurs
et formateurs, nous exprimons notre reconnaissance et nos encouragements.
Aux enfants eux-mêmes, nous
souhaitons une bonne fête et les invitons à la l’esprit de sagesse et
d’obéissance pour grandir en toute sérénité et devenir des citoyens
responsables de demain.
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